New York (awp/afp) - Les cours du pétrole ont terminé proche de l'équilibre mercredi, le recul plus marqué que prévu des stocks de brut aux Etats-Unis leur apportant du soutien.

Le prix du baril de "light sweet crude" (WTI), référence américaine du brut, a progressé de 6 cents à 49,62 dollars sur le contrat pour livraison en juin au New York mercantile Exchange (Nymex).

A Londres, le prix du baril de Brent de la mer du Nord a en revanche cédé 28 cents à 51,82 dollars sur le contrat pour livraison en juin à l'Intercontinental Exchange (ICE).

D'après les chiffres du département de l'Energie (DoE), les réserves commerciales de pétrole brut ont baissé de 3,6 millions de barils lors de la semaine achevée le 21 avril, alors que les analystes s'attendaient à un recul moins important d'après un consensus compilé par Bloomberg.

Cela a permis aux cours, dans le rouge depuis le début de la séance, de repasser dans le vert à New York et de limiter leurs pertes à Londres.

"Aux Etats-Unis, les raffineurs transforment des volumes records de pétrole brut dans leurs installations. Résultat: on voit que le surplus de pétrole brut se traduit en des surplus d'essence et de produits distillés", a analysé Andy Lipow, de Lipow Oil Associates.

La cadence des raffineries américaines a encore augmenté pour atteindre 94,1% de leurs capacités et les stocks d'essence ont bondi de 3,4 millions de barils. Ceux de produits distillés (gazole, fioul de chauffage) ont gonflé de 2,7 millions, tous deux à des niveaux supérieurs aux attentes des experts de Bloomberg.

- Production américaine en hausse -

"La hausse des réserves d'essence inquiète car elle reflète un intérêt modéré de la demande américaine alors que la saison de la conduite démarre", a complété Enrico Chiorando, analyste chez Love Energy.

Aux Etats-Unis, les conducteurs ont tendance à plus utiliser leur véhicule à la belle saison mais, sur les quatre dernières semaines, la demande d'essence a baissé de 1,8% par rapport à la même époque en 2016.

Comme s'y attendaient les analystes, la production américaine de pétrole a continué sa progression entamée à l'automne à la faveur d'un regain des cours.

"Les Etats-Unis essaient de tirer profit de tout ce que l'Opep abandonne en termes de parts de marché avec la réduction de sa production et je pense que c'est ce qui laisse le marché sous pression", a estimé Oliver Sloup de iiTrader.

L'organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) s'est associée à 11 autres pays pour réduire leurs extractions pour une durée initiale de six mois afin de faire remonter les cours, mais les compagnies opérant aux Etats-Unis ne sont pas tenues par ces accords.

Les analystes essayaient mercredi d'évaluer l'impact que pourrait avoir la réforme fiscale annoncée par le président américain, Donald Trump, qui prévoit notamment un abaissement du taux d'imposition des sociétés de 35 à 15%.

"Le marché va aussi continuer à soupeser les chances d'une prolongation au second semestre des limites de production de l'Opep et de ses partenaires", a estimé Tim Evans, de Citi, dans une note.

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