New York (awp/afp) - Les cours du pétrole ont terminé en petite hausse vendredi, profitant d'un rebond après deux séances de forte baisse alimentées par l'abondance d'or noir sur le marché.

Le prix du baril de "light sweet crude" (WTI), référence américaine du brut, a gagné 28 cents à 44,74 dollars sur le contrat pour livraison en juillet au New York Mercantile Exchange (Nymex).

Le prix du baril avait clôturé jeudi à son plus bas depuis mi-novembre et a perdu près de huit dollars en un mois.

A Londres, le cours du baril de Brent de la mer du Nord a progressé de 45 cents, à 47,37 dollars, sur le contrat pour livraison en août à l'Intercontinental Exchange (ICE). Il avait également terminé jeudi à son plus bas depuis novembre.

Aussi le rebond de vendredi "n'est sans doute qu'une stabilisation", selon Bart Melek de TD Securities.

"Les éléments fondamentaux qui ont alimenté le repli des prix ces derniers jours sont toujours présents", a-t-il ajouté.

A savoir: des réserves élevés de produits pétroliers et des doutes sur la capacité de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) à ré-équilibrer le marché.

"On voit même de nouveau les stocks augmenter sur les tankers" qui transportent l'or noir à travers le monde, a relevé Andy Lipow de Lipow Oil Associates.

Pour ce dernier, les cours "pourraient facilement repartir à la baisse car le marché a été particulièrement marqué par le rapport du département américain de l'Energie" diffusé mercredi et montrant notamment une hausse surprise des réserves d'essence aux Etats-Unis alors même que la demande des automobilistes américains augmente habituellement à l'approche de l'été.

Parallèlement, l'extraction de brut ne cesse d'augmenter dans le pays: le nombre de puits de forage en activité a encore augmenté selon le décompte hebdomadaire de la société privée Baker Hughes publié vendredi, qui est considéré comme un indicateur avancé de la production.

La hausse des stocks américains pèse sur le moral des investisseurs, qui voudraient voir les effets concrets de la décision de l'Opep et de ses partenaires prise il y a quelques mois d'abaisser leur production.

"Tant qu'on ne verra pas les preuves d'une diminution des stocks de brut dans le monde, la tendance à la baisse va se prolonger", a prédit Bart Melek.

"Les marchés craignent que le poids de la baisse de production devienne trop lourd pour l'Opep, et qu'elle abandonne ses efforts en 2018", a renchérit Bjarne Schieldrop, analyste chez SEB.

"Le cartel pourrait arrêter l'accord et privilégier le volume de production plutôt que le prix du baril, comme il l'a fait en 2014", a-t-il ajouté.

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