New York (awp/afp) - Les cours du pétrole ont légèrement baissé jeudi, les investisseurs ne prenant guère de risques en l'absence d'actualité notable sur l'or noir.

Le prix du baril de "light sweet crude" (WTI), référence américaine du brut, a perdu 34 cents à 47,70 dollars sur le contrat pour livraison en mai au New York Mercantile Exchange (Nymex).

A Londres, le cours du baril de Brent de la mer du Nord a reculé de huit cents à 50,56 dollars sur le contrat pour livraison en mai à l'Intercontinental Exchange (ICE).

"C'était une journée tranquille", a résumé Phil Flynn, de Price Futures Group. "Il y a toujours beaucoup d'incertitudes et c'est pourquoi le marché ne bouge pas beaucoup."

"On devrait rester dans cette fourchette étroite d'ici la réunion technique de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) ce week-end", a-t-il ajouté.

Les investisseurs espèrent pouvoir tirer de cette réunion de nouveaux éléments sur la bonne mise en oeuvre et l'avenir des accords de baisses de l'offre appliqués depuis janvier par les membres du cartel ainsi que d'autres pays comme la Russie.

Après avoir largement été soutenu en début d'année par le lancement de ces pactes, le marché a dégringolé début mars, face aux incertitudes sur leurs effets quant à une réduction de l'offre mondiale, d'autant que les accords ne courent pour l'heure que jusqu'à la mi-2017.

- Les USA restent surveillés -

"Des sources proches de l'Opep ont révélé que l'Arabie Saoudite comptait garder une production stable, à 10 millions de barils par jour, pour les prochains mois", ont rapporté les analystes de PVM.

Ces rumeurs sont à double tranchant car elle laissent à la fois entendre que l'Arabie saoudite, membre dominant du cartel, ne va pas faire rebondir son activité mais qu'elle n'apparaît pas prête à assumer à elle seule les baisses de production auxquelles elle semble déjà prendre une large part.

Parmi les autres éléments défavorables, "les efforts de l'Opep pourraient être un peu gâchés par la volonté de faire accélérer la production en Libye", a avancé dans une note Tim Evans, de Citi.

Aux dernières nouvelles jeudi, les troupes de Khalifa Haftar, l'homme fort des autorités de l'est de la Libye, ont repris deux ports essentiels pour l'exportation de pétrole de ce pays victime d'une guerre civile.

Reste que la production libyenne "est toujours largement dépendante de la situation de sécurité comme en témoigne la fermeture plus tôt ce mois-ci de ces terminaux, Ras Lanouf et d'al-Sedra", alors capturés par d'autres groupes armés, a minimisé M. Evans.

Comme autre facteur de timidité sur les marchés, les analystes citaient la prudence générale des investisseurs aux Etats-Unis quant aux perspectives de la présidence de Donald Trump, au moment où doit être votée une loi sur la réforme du système de santé.

De façon plus spécifique au pétrole, les investisseurs subissent aussi le coup de l'annonce la veille d'une nouvelle hausse des réserves américaines de brut, qui évoluent à des niveaux sans précédent au moment où les compagnies locales semblent profiter des accords de l'Opep pour faire repartir leur propre production.

C'est aussi cette hausse persistante de la production américaine, maintenant bien installée à plus de neuf millions de barils par jour (bj), qui a joué dans la chute des cours début mars.

Toutefois, "après une récente dégringolade, on commence à atteindre des limites", a conclu Matt Smith, de ClipperData, estimant que les cours avaient retrouvé des seuils susceptibles d'encourager des investisseurs à l'achat.

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