New York (awp/afp) - Les cours pétroliers ont ouvert en baisse mardi à New York, retombant sous la barre symbolique des 50 dollars le baril, les investisseurs se montrant temporairement rassurés par l'absence de sanctions américaines concernant le secteur de l'énergie du Venezuela.

Vers 13H20 GMT, le prix du baril de "light sweet crude" (WTI), référence américaine du brut, perdait 35 cents à 49,82 dollars sur le contrat pour livraison en septembre au New York Mercantile Exchange (Nymex).

Le marché semblait vouloir reprendre son souffle après avoir porté la veille le baril au-dessus des 50 dollars, ce qui n'était plus arrivé depuis mai, au terme d'un mois de juillet où la progression des prix a été la plus forte depuis un an.

"Il y a quelques prises de bénéfices, on était allé un peu trop loin", a estimé Phil Flynn de Price Futures.

Selon lui, ce mouvement a été déclenché par des sanctions moins sévères que ne l'envisageait le marché envers le Venezuela, avec seulement un gel américain des avoirs du chef de l'Etat Nicolas Maduro.

Une interdiction des exportations de pétrole américain, plus léger et nécessaire au bon fonctionnement du complexe pétrolier du Venezuela, ou une interdiction pure et simple des importations de brut vénézuélien, aurait "fait bondir le brut de plusieurs dollars" a estimé Phil Flynn.

Le marché subissait par ailleurs un léger regain du dollar dont la nette baisse avait été l'un des principaux moteurs de la hausse des cours ces deniers mois en rendant le brut, libellé dans cette monnaie, mécaniquement moins onéreux pour les acheteurs utilisant d'autres devises.

Le dollar, en légère hausse mardi, a perdu plus de 9% de sa valeur face à un panier de six devises matérialisé par le Dollar Index.

Certains analystes s'inquiétaient d'une hausse de la production de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), malgré l'accord de limitation des extractions en place depuis le début de l'année.

Selon des données de presse, "l'Opep a produit 33 millions de barils par jour (mbj) en juillet, ce qui représente une hausse de 90.000 barils par jour (b/j) par rapport à juin", principalement à cause d'une hausse de la production libyenne, ont indiqué les analystes de Commerzbank dans une note.

La Libye, mais aussi le Nigeria, ont été exemptés de réduire leurs extractions même s'ils font partie de l'Opep.

Les 7 et 8 août, des membres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) et d'autres producteurs, non membres du cartel, vont se retrouver à Abou Dhabi, aux Emirats arabes unis, afin d'étudier les moyens de faire mieux respecter l'accord de l'Opep.

Pour Phil Flynn, la baisse des cours était limitée mardi par la perspective d'un nouveau recul hebdomadaire des stocks de brut aux Etats-Unis.

Selon la médiane d'un consensus d'analystes compilé par l'agence Bloomberg, les réserves de brut auraient reculé de 3,3 millions de barils au cours de la semaine achevée le 28 juillet.

"Les réserves américaines de brut ont baissé 14 fois au cours des 16 dernières semaines", a rappelé Tim Evans de Citi dans une note.

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