Londres (awp/afp) - Les cours du pétrole repartaient à la hausse jeudi en fin d'échanges européens, restant soutenus par la fermeture d'un pipeline en Grande-Bretagne, mais les perspectives incertaines pour 2018 gardaient les prix sous pression.

Vers 17H00 GMT (18H00 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en février valait 62,84 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en hausse de 40 cents par rapport à la clôture de mercredi.

Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour le contrat de janvier prenait 14 cents à 56,74 dollars.

Après une baisse marquée mercredi et un début de séance sous pression, les prix de l'or noir repartaient en hausse.

"La volatilité était élevée jeudi car les investisseurs sont tiraillés entre les risques d'une surproduction et les craintes d'une perturbation de la production", a expliqué à l'AFP Lukman Otunuga, analyste chez FXTM.

A court terme, les prix sont soutenus, particulièrement en Europe, par la fermeture du principal oléoduc de mer du Nord.

Son opérateur, le groupe pétrochimique Ineos, a officiellement déclaré jeudi l'état de "force majeure" du pipeline de Forties, qui pourrait durer des semaines selon l'entreprise.

Il s'agit en fait d'un réseau, appelé Forties Pipeline System (FPS), qui transporte en temps normal quelque 450.000 barils de pétrole par jour, d'après la direction d'Ineos.

Au vu du rôle déterminant de cette installation dans la circulation des hydrocarbures de la région, les cours du baril de pétrole Brent étaient montés à la suite de l'annonce de la suspension lundi.

En début de séance jeudi, les prix avaient été plombés par les prévisions de l'Agence internationale de l'Energie dans son rapport mensuel.

"Le rapport hebdomadaire des autorités américaines publié mercredi a fait état une nouvelle fois d'une hausse de la production de brut aux Etats-Unis et le rapport de l'AIE publié ce jeudi a insisté sur ce même point", a indiqué John Kilduff d'Again Capital.

"Cette croissance aussi importante et rapide de la production aux Etats-Unis est vraiment de nature à peser sur le marché", a-t-il ajouté.

Selon le département américain de l'Energie (DoE), la production de brut a de nouveau augmenté la semaine dernière, les Etats-Unis extrayant en moyenne 9,78 millions de barils par jour, un record depuis que ces statistiques ont commencé à être compilées en 1983.

L'AIE a de son côté revu à la hausse ses prévisions de la croissance de la production de brut aux Etats-Unis, progression qui devrait atteindre 390.000 barils par jour (b/j) cette année puis 870.000 b/j en 2018.

Les forages y ont progressé récemment, si bien que les prochains mois devraient voir un afflux de pétrole.

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