New York (awp/afp) - Les cours du pétrole ont terminé en hausse pour la cinquième séance de suite vendredi à New York comme à Londres, portés par des signes de rééquilibrage du marché, comme le net repli des stocks de brut aux Etats-Unis.

Le prix du baril de "light sweet crude" (WTI), référence américaine du brut, a gagné 46 cents à 46,54 dollars sur le contrat pour livraison en août au New York Mercantile Exchange (Nymex). Il a pris plus de 5% sur la semaine.

Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en septembre a clôturé à 48,91 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en hausse de 49 cents par rapport à la clôture de jeudi. Il a gagné 4,71% par rapport à vendredi dernier.

"La rengaine qui a dominé le marché ces dernières semaines commence à changer", a estimé Phil Flynn de Prices Futures Group. "D'une attitude très négative en raison notamment de la hausse de la production aux Etats-Unis, le marché commence à reconnaître les signes d'un rééquilibrage", a-t-il expliqué.

"Il devient par exemple de plus en plus difficile d'ignorer la chute des réserves de brut aux Etats-Unis", a avancé le spécialiste: elles ont reculé de près de 14 millions de barils en deux semaines.

"Et l'argument selon lequel les producteurs de pétrole de schiste vont compenser (la baisse de) ces stocks ne tient pas si on estime que l'exploitation de ce pétrole n'est pas rentable avec un baril sous les 50 dollars", a relevé Phil Flynn.

- Demande encourageante -

Le nombre de puits de forage en activité a de nouveau augmenté aux Etats-Unis, avec deux puits supplémentaires à 765, selon les chiffres hebdomadaires de l'entreprise privée Baker Hughes diffusés vendredi. Mais cette hausse est "modérée", a commenté Mike Lynch de SEER.

Par ailleurs, "on a recensé des problèmes de production à court terme dans certains pays comme le Nigeria et le Canada", a-t-il indiqué.

Parallèlement, un rapport de l'Agence internationale de l'Energie diffusé jeudi "a mis en avant le fait que la demande allait s'améliorer", a souligné Phil Flynn. Après un rebond de la consommation au deuxième trimestre, l'agence prévoit que la demande mondiale sur l'ensemble de l'année augmente de 1,4 million de barils par jour (mb/j) pour atteindre 98 mb/j.

Ce document a toutefois aussi mis l'accent sur des signaux plaidant plutôt pour une baisse des prix du brut.

"L'AIE a pointé du doigt les productions de la Libye, du Nigeria, de l'Algérie et de l'Irak qui ont grimpé en juin", a ainsi prévenu Michael Hewson, analyste chez CMC Markets.

Selon l'agence, les membres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole ont moins respecté leur accord de limitation de la production mis en place depuis le début de l'année dans le but de faire remonter les prix, avec un taux d'adhésion à 78% en juin contre 95% le mois précédent.

jum-bur/jld/LyS