New York (awp/afp) - Les cours du pétrole ont légèrement monté jeudi, marquant une pause dans la dégringolade qu'ils ont subie depuis fin mai.

Le prix du baril de "light sweet crude" (WTI), référence américaine du brut, a avancé de 21 cents, à 42,74 dollars sur le contrat pour livraison en août au New York Mercantile Exchange (Nymex).

A Londres, le cours du baril de Brent de la mer du Nord a pris 40 cents, à 45,22 dollars, sur le contrat pour livraison en août à l'Intercontinental Exchange (ICE).

"C'est un faux rebond après la chute spectaculaire que l'on a vue", a expliqué Kyle Cooper de IAF.

Les cours avaient terminé la veille à leur plus bas en dix mois à New York, dernière étape en date d'une chute de 17% du baril depuis un sommet de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) fin mai.

Malgré le léger rebond de jeudi, l'orientation à la baisse des marchés "ne semble pas vouloir changer hormis si l'on voit quelque chose de conséquent concernant (...) l'Opep ou les Etats-Unis en termes de réduction de la production", a estimé Oliver Sloup.

Pour ce qui est des Etats-Unis, les extractions ne montrent toujours aucun signe de faiblesse même si le baril se rapproche dangereusement du seuil de rentabilité pour produire du pétrole de schiste, repassant même en-dessous pour certains gisements.

Du côté du cartel pétrolier, "il y a de nombreux bavardages mais pour l'instant on brasse de l'air", a estimé Oliver Sloup.

L'Opep et d'autres producteurs, au premier rang desquels la Russie, se sont engagés à réduire leur production jusqu'en mars 2018 mais ne semblent pas prêts à aller plus loin dans l'immédiat.

Essam al-Marzouk, président du comité ministériel Opep/non-Opep chargé de vérifier les réductions de l'offre, s'est contenté jeudi d'annoncer que le respect par les pays producteurs des réductions de l'offre avait atteint en mai un niveau record depuis leur mise en place au début de l'année.

"Les engagements à réduire la production ont été respectés à 106% en mai", a déclaré M. Marzouk, également ministre koweïtien du Pétrole, signifiant ainsi que l'Opep et ses alliés avaient fait mieux que leurs promesses.

"L'attention du marché reste concentrée sur la production croissante des Etats-Unis, de la Libye et du Nigeria", a rappelé Tim Evans de Citi dans une note.

La production américaine progresse nettement depuis l'automne tandis que le Nigeria et la Libye semblent parvenir à faire progressivement remonter leurs extractions qui avaient souffert des troubles politiques auxquels ils font face. Ces deux derniers sont membres de l'Opep mais ont été exemptés de quotas.

"L'humeur sur les marchés est si sombre que même des nouvelles qui devraient soutenir les prix sont incapables de déclencher une convalescence notable", ont ajouté les analystes de Commerzbank dans une note.

Cela a été le cas mercredi quand une baisse plus marquée que prévu des stocks de brut et un reflux inattendu de ceux d'essence aux Etats-Unis, tous deux annoncés par le département de l'Energie (DoE), ne sont pas parvenus à faire monter les cours.

afp/rp