par Lewis Krauskopf

NEW YORK, 22 avril (Reuters) - Les retombées néfastes pour la Bourse d'une aggravation du différend commercial entre la Chine et les Etats-Unis pourraient être mises en évidence la semaine prochaine dans la déferlante des résultats de sociétés.

Le président américain Donald Trump a imposé le mois dernier des droits de douane sur de l'acier et de l'aluminium importés et ses déclarations et messages sur Twitter relatifs au comportement répréhensible de certains partenaires commerciaux des Etats-Unis ont déjà déstabilisé un marché boursier qui a rétrogradé cette année après avoir accumulé des records.

La Chine a répliqué en imposant ses propres droits de douane, faisant craindre un conflit commercial ouvert entre Washington et Pékin, ce qui se traduit par plus de volatilité en Bourse ces deux derniers mois.

Sur 25 entreprises américaines considérées par le Crédit Suisse comme les plus exposées à un tel conflit, plus de la moitié publieront leurs résultats la semaine qui vient.

Le parapétrolier Halliburton annoncera ses comptes lundi, le conglomérat industriel 3M et le spécialiste des semiconducteurs Texas Instruments mardi, Boeing mercredi, Intel jeudi et le pétrolier Chevron vendredi.

Ce seront globalement plus de 180 sociétés composant l'indice S&P-500 qui publieront leurs comptes la semaine prochaine et Wall Street sera à l'affût de la moindre déclaration de leurs patrons concernant leur situation vis-à-vis de la Chine.

"Je voudrais bien savoir si la situation se dégrade avec la Chine et dans quelle mesure cela pourrait les (sociétés) les toucher", observe David Joy (Ameriprise).

Omar Aguilar (Charles Schwab Investment Management) pense que les entreprises vont se pencher sur leur budget d'investissement dans l'idée éventuellement d'y apporter des modifications au gré de l'évolution de la situation sur le plan du commerce international.

Les déclarations des entreprises sur le thème des droits de douane risquent ainsi de gâter une "saison des résultats" que l'on prévoit au demeurant exceptionnelle, englobant le premier trimestre où est pleinement prise en compte la très favorable réforme de l'impôt sur les sociétés.

Les bénéfices des sociétés de l'indice S&P-500 sont attendus en hausse de 20%, après que 87 d'entre elles eurent déjà annoncé leurs chiffres, selon des données de Thomson Reuters.

Les tensions commerciales, non contentes de ternir le panorama micro-économique, viennent quelque peu assombrir également un horizon macro-économique que la Réserve fédérale jugeait dégagé, en dépit des droits de douane, dans son dernier Livre Beige, publié mercredi.

(Avec Sinead Carew à New York et Noel Randewich à San Francisco Wilfrid Exbrayat pour le service français)