Les négociations pour la cession des actifs d'Air Berlin ont commencé vendredi avec Lufthansa, numéro un du secteur en Allemagne, avant d'être élargies à d'autres repreneurs potentiels, a dit jeudi une responsable syndicale.

"Nous avons parlé avec plus de dix parties intéressées, parmi lesquelles figurent plusieurs compagnies aériennes", a dit Thomas Winkelmann dans une interview au journal Bild am Sonntag.

"Il n'y aura pas qu'un, mais deux ou trois acheteurs", a-t-il ajouté, tout en précisant qu'il souhaitait que la cession ait lieu en septembre au plus tard.

Air Berlin, la deuxième compagnie aérienne d'Allemagne, a annoncé mardi son dépôt de bilan, son premier actionnaire, la compagnie d'Abou Dhabi Etihad Airways, lui ayant refusé un nouveau soutien financier.

Le vice-ministre de l'Economie Matthias Machnig a affirmé qu'il était impossible d'assurer la reprise d'Air Berlin d'un seul bloc. "Le modèle d'Air Berlin comme compagnie indépendante a échoué", a-t-il dit à la radio publique InfoRadio.

Il a souligné qu'il faudrait plusieurs investisseurs pour garantir un avenir à long terme aux employés d'Air Berlin et réaffirmé que Lufthansa ne serait pas le seul acheteur.

L'entrepreneur allemand Hans Rudolf Wöhrl, qui a racheté la Deutsche BA à British Airways pour un euro symbolique, a annoncé vendredi qu'il souhaitait reprendre la totalité d'Air Berlin.

Plus tôt dans la semaine, une source proche du dossier a fait savoir qu'easyJet participait aux négociations, et Condor, la compagnie allemande de Thomas Cook, a fait savoir qu'elle était prête à jouer un rôle actif dans l'affaire.

Achim Wambach, le président de la Commission des monopoles, un organe qui conseille le gouvernement allemand, a affirmé au quotidien Die Welt qu'autoriser Lufthansa à reprendre le réseau de lignes d'Air Berlin renchérirait de nombreux vols intérieurs.

Le ministre des Transports, Alexander Dobrindt, avait apporté jeudi un soutien sans ambiguité à Lufthansa.

"Il nous faut un champion national dans l'aviation internationale", a-t-il expliqué dans un entretien accordé au quotidien régional Rheinische Post, ajoutant que "c'est la raison pour laquelle il est urgent que Lufthansa puisse reprendre des parts importantes d'Air Berlin".

(Gernot Heller, Thomas Escritt, Victoria Bryan et Maria Sheahan, Juliette Rouillon pour le service français)