PARIS, 24 octobre (Reuters) - Le président égyptien, Abdel Fattah al Sissi, met en garde contre les dijhadistes échappés de Syrie et d'Irak qui pourraient tenter des "coups de main" en Europe ou ailleurs.

Dans un entretien à paraître mardi dans Le Figaro, le dirigeant égyptien, qui a entamé lundi une visite officielle de trois jours en France, affirme qu'un djihadiste, "c'est un Frère musulman en phase terminale."

"Ils se donnent des noms différents, Hasm, al Qaïda, Daech, Boko Haram, etc., mais ils obéissent tous à la même idéologie mortifère. Ils veulent détruire pas seulement le monde arabe, mais le monde entier", souligne-t-il.

"Je pense qu'il vaut mieux aujourd'hui séparer le religieux et le politique. Partout dans le monde musulman où ils n'ont pas été séparés, c'est l'échec: regardez l'Afghanistan ou la Somalie par exemple", déclare le maréchal Al Sissi.

Il juge que le recul de l'Etat islamique (EI) en Irak et en Syrie peut entraîner une recrudescence d'attaques terroristes.

"Voici ce qui va se passer. Tous les djihadistes qui s'échapperont de Syrie et d'Irak vont tenter de passer en Libye, pour en faire un sanctuaire", affirme-t-il.

"De là, ils prépareront des coups de main, contre nous, contre les autres Etats d'Afrique, et contre les Etats européens de l'autre côté de la Méditerranée. Voici pourquoi tous les Etats du monde doivent coopérer davantage dans la lutte commune contre le djihadisme".

On estime, de sources sécuritaires occidentales, de 7.000 à 8.000 le nombre de djihadistes présents en Irak et en Syrie. La crainte d'une "diaspora", vers la Libye, mais aussi l'Afghanistan, l'Asie du Sud-Est, est forte, dit-on de mêmes sources. (Sophie Louet)