En début d'année, les rendements des bons du Trésor américain à 10 ans étaient de 3,9% et le taux des fonds fédéraux américains était prévu pour atteindre un sommet de 5%. Bien que les rendements du Trésor soient actuellement plus élevés, les attentes pour le taux des fonds fédéraux étaient assez précises. 

L'impact résiduel du colossal stimulus fiscal initié sous l'administration Biden, suivi de la loi sur la réduction de l'inflation du "Green New Deal", explique en grande partie pourquoi la prévision de croissance du PIB était plus éloignée de la réalité. Ce stimulus a stimulé la croissance et l'investissement comme prévu, bien qu'au prix de rendements du Trésor parfois supérieurs à 5%.

Les moteurs de l'économie américaine en 2023 devraient probablement s'estomper en 2024. Les économies excédentaires des consommateurs diminuent et les taux d'intérêt plus élevés ont un impact inévitable sur la demande, tant pour les biens et services que pour le logement en particulier. Cependant, BNP Paribas ne croit pas que le ralentissement se terminera en récession. La banque prévoit un affaiblissement de la croissance trimestrielle du PIB américain au début de 2024, mais seulement de manière temporaire.

BNP Paribas prévoit que l'inflation de base continuera de se modérer, dans l'optique que plusieurs trimestres de croissance du PIB inférieure à la tendance suffiront à ramener l'inflation des dépenses de consommation personnelle (PCE) à l'objectif de 2% de la Réserve fédérale américaine, bien que pas avant 2026. 

Source : BNP Paribas 

En Chine, de nombreux investisseurs ont échoué à prédire la trajectoire de la croissance. BNP Paribas pensait que la Chine connaîtrait une réouverture comme celles observées aux États-Unis et en Europe, avec une demande refoulée importante après trois ans de politiques zéro Covid prêtes à stimuler une forte croissance. Cependant, le rebond a disparu beaucoup plus tôt que prévu. 

En Europe, les prévisions pessimistes se sont largement réalisées, et le pessimisme est potentiellement toujours justifié. L'Europe a connu une augmentation similaire des taux de politique monétaire que les États-Unis, et une plus grande hausse des prix de l'énergie, mais avec moins de stimulus fiscal. La zone euro pourrait bien connaître une légère récession en 2023 et, selon les estimations de BNP Paribas, elle ne connaîtra pratiquement aucune croissance en 2024. 

En ce qui concerne l'allocation d'actifs pour 2024, BNP Paribas trouve la duration à long terme particulièrement attractive en matière de risque/rendement. Ils sont ainsi acheteurs d'obligations européennes de qualité sans couverture, d'obligations des marchés émergents en monnaie locale et modestement d'obligations américaines. Ils restent prudents sur les actions des marchés développés, en se basant sur leur évaluation des fondamentaux et des primes de risque. 

Pour aller plus loin, le rapport de BNP Paribas sur leurs prévisions macroéconomiques pour 2024 est disponible ici : "The Investment Outlook for 2024