BNY Mellon IM se garde de tout emballement après les dernières nouvelles en provenance du front politique en France et en Italie. "Tandis que les marchés pourraient entrer en surchauffe cet été en réaction aux évolutions politiques en Europe, nous préférons prendre du recul dans une perspective de long terme, tout en gardant la tête froide", indique le gestionnaire d'actifs dans une récente note intitulée "La fièvre des élections européennes". Emma Mogford, gérant chez Newton Investment Management (BNY Mellon IM), l'enthousiasme des marchés après les élections françaises est excessif.

"Si nous estimons que la victoire de Macron est une bonne nouvelle pour la France, il est important de rester lucide. La mise en œuvre de son programme de réformes intérieures sera compliquée, et il ne faut pas perdre de vue le fait que son élection repose sur un mandat visant à améliorer le quotidien des français, plutôt que de renforcer l'unité de la zone euro. Si le marché a plutôt bien accueilli sa victoire, certaines entreprises françaises censées bénéficier de la réforme du marché du travail sont toujours décotées par rapport à leurs homologues allemandes, ce qui laisse penser que le marché regarde tout cela d'un air sceptique", détaille-t-elle.

La gérante souligne la forte abstention enregistrée aux législatives et recommande d'adopter une perspective de long terme. "Que se passera-t-il lors de la prochaine présidentielle, dans 5 ans, si l'anticonformiste Emmanuel Macron n'aura pas tenu ses promesses ?", se demande Emma Mogford.

La gérante est également préoccupée par la situation en Italie. Là encore, les marchés ont réagi positivement à l'échec du vote d'une réforme électorale, considérée comme une étape cruciale sur la voie d'une élection législative anticipée. Cette perspective inquiétait les opérateurs qui ont donc salué son échec.

"Toutefois, ce résultat ne nous incite pas à l'optimisme. Le fait qu'une loi bénéficiant d'un large soutien initial puisse être rejetée à cause d'un amendement de dernière minute est emblématique des problèmes dont souffre un gouvernement qui dispose d'une très faible majorité", nuance la gérante de Newton Investment Management (BNY Mellon IM).