Paris (awp/afp) - Le marché de la dette s'est majoritairement tendu lundi, délaissé par des investisseurs enclins à prendre des risques après l'étape importante franchie par la réforme fiscale américaine votée au Sénat.

"L'optimisme généré par le vote au Sénat de la réforme fiscale américaine, première réforme d'ampleur de l'administration Trump, crée un courant d'appétit pour le risque qui soutient les places boursières et à l'inverse tend le marché obligataire", a souligné auprès de l'AFP, Jean-François Robin, un stratégiste obligataire de Natixis.

Le président américain Donald Trump a engrangé dans la nuit de vendredi à samedi une précieuse victoire d'étape avec l'adoption par le Sénat d'une réforme historique de la fiscalité et d'une gigantesque baisse d'impôts.

Le texte, adopté de justesse par 51 voix contre 49, doit maintenant être harmonisé avant la fin décembre avec la version adoptée le 16 novembre par la Chambre des représentants.

Ce serait la première grande réforme du mandat du 45e président des États-Unis, qui n'a pas réussi à tenir son engagement d'abroger la loi sur le système de santé de Barack Obama, cet automne.

"Il y a également un rééquilibrage après la forte détente enregistrée vendredi sur le marché obligataire", alors qu'à l'inverse les marchés boursiers baissaient nettement, juste dans la foulée de l'annonce du plaider coupable de l'ancien conseiller de Donald Trump, Michael Flynn, a complété M. Robin.

L'affaire russe a connu vendredi un spectaculaire coup d'accélérateur avec l'inculpation de Michael Flynn, ancien conseiller du président américain Donald Trump, qui a plaidé coupable et accepté de coopérer avec la justice.

Cette révélation, tombée en fin de séance sur les marchés européens, avaient crée des réactions exacerbées, les investisseurs se réfugiant en nombre vers le refuge que constitue la dette au détriment des actions.

A 18H00 (17H00 GMT), le taux d'emprunt à dix ans de l'Allemagne a progressé à 0,344% contre 0,305% vendredi à la clôture du marché secondaire, où s'échange la dette déjà émise.

Le rendement de même maturité de la France a connu un mouvement similaire montant à 0,652% contre 0,607%.

Celui de l'Espagne est pour sa part resté quasiment stable à 1,414% contre 1,417% et celui de l'Italie est resté complètement stable à 1,716%.

En dehors de la zone euro, le taux britannique a progressé à 1,287% contre 1,233%.

A la fermeture des marchés européens, aux États-Unis, le taux d'emprunt à dix ans montait à 2,390% contre 2,362% vendredi, à l'instar de celui à 30 ans, à 2,784% contre 2,762% tandis que celui à 2 ans s'affichait à 1,810% contre 1,772%.

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