Paris (awp/afp) - La perspective d'un gouvernement en Italie, plus de deux mois après les législatives, a permis vendredi à la dette italienne de se détendre, entraînant l'Espagne dans son sillage, dans un marché par ailleurs calme.

"Aujourd'hui le marché obligataire est surtout animé par ce qui se passe en Italie, en particulier au niveau politique", a souligné auprès de l'AFP Geoffroy Lenoir, responsable des taux souverains en euros pour Aviva Investors.

"Il y a eu une émission de dette qui s'est bien passée, mais c'est surtout le fait qu'une coalition soit en train d'émerger pour former un gouvernement" qui a retenu l'attention des investisseurs, a-t-il ajouté.

Luigi Di Maio et Matteo Salvini, les deux chefs de file antisystème en Italie, se sont retrouvés vendredi midi pour discuter du programme et de la composition d'un gouvernement commun qui pourraient être annoncés dimanche ou lundi.

Pour le poste de chef du gouvernement, MM. Di Maio et Salvini semblent exclus et les deux partis disent chercher une personnalité qui ne soit affiliée ni à l'un ni à l'autre, mais qui soit quand même politique, et susceptible d'offrir des garanties à l'étranger.

"Ces derniers jours la dette italienne avait plutôt tendance à se tendre. De fait les marchés essayent d'intégrer le mieux possible l'incertitude", a expliqué M. Lenoir.

- DÉPENSES BUDGÉTAIRES ITALIENNES -

"La volonté de ces deux partis de dépenser pas mal en termes de budget, alors même que le niveau de la dette par rapport au PIB est fort, inquiète les marchés. En revanche le fait que l'Italie avance vers un gouvernement et surtout qu'il puisse être dirigé par un chef de gouvernement modéré" relâche un peu la pression sur les taux d'intérêt italiens, a estimé l'expert.

L'Espagne a profité aussi de la détente italienne, alors que le reste du marché a connu de faibles variations.

"Avec les nombreux jours fériés, le marché a connu plusieurs sessions en demi teinte" au cours de cette semaine où les investisseurs ont aussi beaucoup suivi les annonces de Donald Trump sur la sortie des États-Unis de l'accord conclu en 2015 avec l'Iran, a noté M. Lenoir.

À 18H00 (16H00 GMT), le taux d'emprunt à dix ans de l'Italie a reculé à 1,872% contre 1,935% jeudi à la clôture du marché secondaire, où s'échange la dette déjà émise.

Celui de l'Espagne a également reflué, à 1,273% contre 1,313%.

Celui de l'Allemagne a fait du surplace, à 0,559% contre 0,557%, et celui de la France a très légèrement reculé, à 0,788% contre 0,797%.

En dehors de la zone euro, le taux d'emprunt britannique a dix ans a clôturé à 1,443% contre 1,430%.

A la clôture des marchés européens, le taux d'emprunt à 10 ans des États-Unis bougeait peu, à 2,964% contre 2,962% jeudi, à l'instar de celui à 30 ans, à 3,104% contre 3,108%. Le taux d'emprunt américain à deux ans s'établissait pour sa part à 2,531% contre 2,530%.

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