Paris (awp/afp) - Les taux d'emprunt en zone euro ont connu à nouveau de faibles variations lundi, les pays les plus solides connaissant une petite tension à l'inverse des plus fragiles qui se sont détendus dans le sillage du Portugal.

"Depuis une dizaine de jours, la tendance de fond est plutôt à la hausse à moyen et long terme sur les taux souverains mais cette progression se fait par vagues", a commenté auprès de l'AFP Stanislas de Bailliencourt, gérant associé de portefeuilles chez Sycomore AM.

Après avoir touché un point bas au lendemain de la réunion de la Banque centrale européenne du 7 septembre, les rendements obligataires sont engagés dans une phase de remontée très progressive et hachée, a-t-il expliqué.

Cette dernière s'explique non seulement par l'anticipation d'une trajectoire de resserrement monétaire sur le front des banques centrales, mais également par d'autres facteurs ayant détourné les investisseurs des valeurs refuges.

"Il y a eu un flux plus soutenu vers les actifs risqués" à mesure que les craintes autour de la Corée du Nord se sont apaisées, a souligné M. De Bailliencourt.

Par ailleurs, "de bons chiffres sur la croissance et une légère remontée des prix du baril de pétrole" ont également contribué à cet appétit retrouvé pour le risque qui a favorisé les marchés actions au détriment du marché obligataire, a-t-il complété.

Mais les investisseurs étaient surtout dans l'attente de la décision de politique monétaire de la Réserve fédérale américaine (Fed) mercredi, même s'ils ne tablent pas sur un nouveau relèvement de taux.

- Appétit pour la dette portugaise -

En revanche, ils pourraient obtenir davantage de détails sur la normalisation progressive du bilan de l'institution.

Les dettes des pays les moins solides de la zone euro se sont pour leur part stabilisées après avoir baissé dans le sillage du taux d'emprunt à dix ans du Portugal, le pays connaissant actuellement une "très bonne dynamique macroéconomique", selon M. de Bailliencourt.

L'agence de notation financière Standard and Poor's a relevé vendredi soir la note de la dette portugaise, la sortant ainsi de la catégorie des investissements spéculatifs dans laquelle elle avait été reléguée lorsque le pays avait eu recours à un plan d'aide international.

Ce changement de notation a suscité un fort intérêt des investisseurs pour la dette portugaise.

A 18H00 (16H00 GMT), le taux d'emprunt à dix ans de l'Allemagne a fini en légère hausse à 0,455% contre 0,433% vendredi à la clôture du marché secondaire, où s'échange la dette déjà émise.

Le rendement de même maturité de la France a suivi la même trajectoire, terminant à 0,729% contre 0,710%.

A l'inverse, le taux d'emprunt à dix ans du Portugal s'est fortement détendu à 2,436% contre 2,803% vendredi, tandis que le mouvement de recul a été plus modeste pour le rendement de l'Espagne, à 1,587% contre 1,609%, et celui de l'Italie a fait du surplace, à 2,072% contre 2,078%.

En dehors de la zone euro, le taux britannique à dix ans est resté quasiment stable à 1,302% contre 1,309%.

A la fermeture des marchés européens, aux États-Unis, le taux d'emprunt à dix ans évoluait à 2,225% contre 2,202% vendredi, celui à trente ans à 2,796% contre 2,770%, tandis que le taux à deux ans s'affichait à 1,393% contre 1,380%.

afp/rp