Paris (awp/afp) - Les taux d'emprunt en zone euro ont poursuivi leur mouvement de détente mercredi, quoique plus modérément, dans un contexte d'appétit pour le risque retrouvé alors que la situation diplomatique entre les Etats-Unis et la Corée du Nord continuait à s'apaiser.

"Nous avons un peu le sentiment qu'on en a terminé avec la phase de correction qui a couru de fin juillet jusqu'à la fin de la semaine dernière", a estimé auprès de l'AFP Patrick Jacq, un stratégiste obligataire de BNP Paribas.

En effet, si les tensions entre les Etats-Unis et la Corée du Nord, qui avaient favorisé les valeurs refuges la semaine dernière, se modèrent, "il est clair que cela enlève un peu de souffle pour le marché obligataire", a-t-il complété.

Le président américain Donald Trump a salué mercredi la décision "sage et raisonnée" du leader nord-coréen Kim Jong-Un qui a annoncé mardi qu'il mettait sur pause le projet de tir de missiles près du territoire américain de Guam, ce qui a apaisé les craintes des investisseurs quant à une escalade militaire entre les deux puissances.

Même si les taux d'emprunt ont brièvement baissé en début de séance, après "l'annonce du fait que Mario Draghi, le président de la Banque centrale européenne (BCE), ne parlerait pas au symposium de Jackson Hole" fin août aux Etats-Unis, la tendance haussière sur les taux est repartie assez rapidement" grâce notamment à de bonnes statistiques en zone euro, a expliqué le stratégiste obligataire.

La croissance économique dans la zone euro s'est en effet établie à 0,6% au deuxième trimestre 2017, ce qui marque une légère accélération par rapport au premier trimestre, où le taux de croissance avait atteint 0,5%.

L'Italie a pour sa part enregistré une progression de 0,4% de son PIB au deuxième trimestre, poussée par la demande intérieure, qui porte la croissance à 1,5% sur un an, son rythme le plus soutenu depuis 2011.

La conjonction de bons indicateurs "qui montrent que l'environnement s'améliore" en zone euro et le fait "que l'environnement géopolitique est un petit moins détestable que ce qu'il était ces derniers jours", ont ainsi entraîné une remontée des rendements obligataires, même si les volumes échangés restent relativement faibles, a résumé M. Jacq.

"Nous allons maintenant repartir vers un mouvement un petit peu haussier qui va rester relativement limité dans un premier temps car tout le monde attend l'échéance de la BCE au mois de septembre pour savoir si oui ou non elle va délivrer un message un petit peu moins accommodant concernant sa politique monétaire l'année prochaine", a poursuivi le stratégiste obligataire.

A 18H00 (16H00 GMT), le taux d'emprunt à dix ans de l'Allemagne s'est tendu à 0,445% contre 0,433% mardi à la clôture du marché secondaire, où s'échange la dette déjà émise.

Le rendement de même maturité de la France a suivi une tendance similaire, à 0,741% contre 0,726%.

Celui de l'Italie s'est quant à lui stabilisé à 2,047% contre 2,048% tandis que celui de l'Espagne a légèrement reflué à 1,464% contre 1,473%.

En dehors de la zone euro, le taux britannique à dix ans est monté à 1,105% contre 1,084%.

A la fermeture des marchés européens, aux États-Unis, le taux d'emprunt à dix ans baissait à 2,259% contre 2,272%, celui à trente ans reculant à 2,836% contre 2,849% tandis que le taux à deux ans s'affichait à 1,346% contre 1,347%.

afp/buc