Paris (awp/afp) - Les dettes des pays les plus solides en zone euro ont été recherchées mercredi par des investisseurs un peu inquiets de la poussée de l'euro et des contours de la réforme fiscale américaine.

"La détente du jour est très nette pour les obligations des pays les plus solides de la zone euro. Elle est le reflet d'un cocktail d'inquiétudes qui poussent les investisseurs à se réfugier" vers ces valeurs considérées comme sûres, a expliqué à l'AFP Daniel Stefanetti, un gérant obligataire de la société de gestion luxembourgeoise Ethenea.

"Les complications autour de la réforme fiscale américaine" et "la force de l'euro affaiblissent les marchés actions européens et à l'inverse l'aversion au risque joue en faveur" des taux d'emprunt de l'Allemagne ou de la France, a-t-il poursuivi.

La réforme fiscale promise par le président américain Donald Trump est actuellement en discussion au Sénat.

Alors que la Chambre des représentants doit adopter jeudi sa version du projet les sénateurs débattent cette semaine des arbitrages budgétaires indispensables pour un vote à la majorité simple, leur souhait pour ne pas être contraints de recourir à des voix de l'opposition démocrate.

Dans ce contexte, l'euro poursuivait son ascension face à un dollar fragilisé par les doutes sur les contours et les délais d'adoption de ce texte.

"Pour le moment, il est trop tôt pour voir dans ce mouvement un changement de tendance, d'autant que du point de vue macroéconomique rien a changé avec des indicateurs économiques en zone euro toujours de bonne qualité", a complété M. Stefanetti.

- Echange d'obligations grecques -

A 18H00 (17H00 GMT), le taux d'emprunt à dix ans de l'Allemagne a reculé à 0,376% contre 0,397% mardi à la clôture du marché secondaire, où s'échange la dette déjà émise.

Le rendement de même maturité de la France a connu un mouvement similaire, terminant à 0,732% contre 0,760%.

Celui de l'Espagne a enregistré pour sa part une légère tension à 1,550% contre 1,534%, tout comme celui de l'Italie à 1,836% contre 1,829%.

Le taux d'emprunt à dix ans de la Grèce est un tout petit peu remonté à 5,093% contre 5,083%, restant toutefois proche du seuil des 5% au-dessous duquel il n'est pas repassé depuis décembre 2009.

Le pays a lancé mercredi un échange d'obligations sur un montant total de près de 30 milliards d'euros, une opération qui lui permettra de rendre plus prévisible la gestion de sa dette.

En dehors de la zone euro, le taux britannique a également reflué à 1,286% contre 1,321%.

A la fermeture des marchés européens, le taux d'emprunt à dix ans aux États-Unis baissait à 2,345% contre 2,371%, tout comme celui à trente ans qui reculait à 2,799 contre 2,830% tandis que le taux à deux ans s'affichait à 1,687% contre 1,687%.

afp/al