Paris (awp/afp) - Le marché de la dette en zone euro a fini en ordre dispersé vendredi après s'être tendu la veille alors que la décision de la Banque d'Angleterre (BoE) de laisser son taux directeur inchangé a rencontré un consensus moins large qu'attendu.

"Après les chiffres d'inflation décevants publiés mercredi aux Etats-Unis, les taux américains ont beaucoup baissé, avant de remonter dans la soirée à la suite de la décision de la Réserve fédérale américaine (Fed)", qui a annulé le mouvement de rachat obligataire en remontant comme prévu son taux directeur de 0,25 point, a rappelé à l'AFP Eliezer Ben Zimra, gérant allocation d'actifs et dettes souveraines pour Edmond de Rothschild.

Le mouvement de tension amorcé jeudi est quant à lui "plutôt venu de l'Europe et notamment de la décision de la Banque d'Angleterre de laisser son taux inchangé mais avec un consensus beaucoup moins large qu'anticipé" puisque trois voix sur huit ont appelé à une hausse immédiate afin de contrer une accélération de l'inflation supérieure aux prévisions, a rappelé M. Ben Zimra.

Dans le sillage de cette annonce, "les taux anglais ont pas mal monté, prenant entre 10 et 15 points de base et dans le même temps, les taux de la zone euro se sont également tendus en sympathie", a-t-il résumé.

Le mouvement était beaucoup plus mesuré ce vendredi, les taux allemand et français à dix ans ayant évolué dans de très faibles amplitudes tandis que ceux de l'Espagne et de l'Italie se sont légèrement tendus.

Quant à l'accord conclu jeudi par les créanciers de la Grèce, s'il n'a guère eu d'impact sur les taux d'emprunt des autres pays de la zone euro, a en revanche entraîné une nette détente du rendement grec à dix ans.

"Le marché grec salue cette décision" même si elle reste, d'après M. Ben Zimra, "mesurée et limitée puisque la question de l'allègement de la dette grecque a été repoussée à après les élections allemandes".

Les créanciers de la Grèce, zone euro et FMI, sont parvenus jeudi à un compromis pour relancer le plan d'aide à Athènes, qui patinait depuis des mois, permettant le versement d'argent frais, ce qui écarte le spectre d'une nouvelle crise.

A 18H00 (16H00 GMT), le taux d'emprunt à dix ans de la Grèce s'est ainsi détendu à 5,680% contre 5,875% jeudi à la clôture du marché secondaire, où s'échange la dette déjà émise. Il est même descendu jusqu'à 5,666%, au plus bas depuis le 22 mai.

Le taux d'emprunt à dix ans de l'Allemagne est quant à lui resté quasiment stable à 0,276% contre 0,282% jeudi.

Le mouvement a été similaire pour celui de la France qui a terminé à 0,632% contre 0,628%, tandis que la tension a été plus marquée pour ceux de l'Italie, à 1,986% contre 1,967%, et de l'Espagne, à 1,456% contre 1,416%.

En dehors de la zone euro, le taux britannique à dix ans est quant a lui redescendu à 1,018% contre 1,031%.

A la fermeture des marchés européens, aux États-Unis, le taux à dix ans reculait à 2,144% contre 2,164%. Celui à trente ans évoluait à 2,773% contre 2,787%, tandis que le taux à deux ans s'établissait à 1,315% contre 1,351%.

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