Paris (awp/afp) - Les taux d'emprunt en zone euro ont de nouveau enregistré de faibles mouvements vendredi, restant quasiment stables dans un marché où les volumes d'échanges demeurent faibles et sans actualité majeure.

"Il s'agit d'une période très très calme", a commenté auprès de l'AFP Benjamin Le Roux, co-responsable de la gestion taux chez Lazard Frères Gestion.

"Les volumes d'échanges restent très faibles avec une Banque centrale européenne qui est toujours là pour acheter de la dette", a-t-il complété.

Cette semaine, "nous avons eu des marchés actions qui ont corrigé de 4 à 5% par rapport à leurs plus hauts" et, parallèlement, les taux obligataires en zone euro ont très légèrement rebaissé, "sans véritable distinction entre les rendements des pays les plus solides de la zone euro et les pays du sud de l'Europe", a observé M. Le Roux.

"Nous n'avons donc pas eu de gros mouvements par rapport aux séries précédentes" et nous sentons qu'"à chaque fois que les taux repartent dans un petit cycle de baisse, celui-ci est de moins en moins important", a-t-il poursuivi.

Selon lui, la seule actualité du jour, mais qui n'a pas eu d'impact direct sur le marché, "ce sont les propos des banquiers centraux à l'occasion du Congrès bancaire européen à Francfort, le président de la Banque centrale européenne (BCE) Draghi ayant réitéré ses commentaires habituels en disant que la croissance dorénavant est liée plus à des facteurs endogènes qu'exogènes", même si l'inflation en revanche ne suit pas.

M. Draghi "essaye un tout petit peu de calmer les ardeurs pour ceux qui anticipaient déjà le prochain mouvement de reconduction des achats post-septembre 2018 même s'il prend toujours des précautions de langage", a ajouté M. Leroux.

Et les deux prochaines réunions de banques centrales programmées d'ici à la fin de l'année, d'abord celle de la Réserve fédérale américaine (Fed) les 12 et 13 décembre, suivie de la BCE le 14 décembre, ne devraient guère réserver de surprises.

"Pour la Fed, les investisseurs anticipent à 93% un mouvement de hausse des taux, donc celui-ci est déjà intégré aux prix", a estimé M. Le Roux.

A 18H00 (17H00 GMT), le taux d'emprunt à dix ans de l'Allemagne a fini presque inchangé à 0,361%, contre 0,376% jeudi, à la clôture du marché secondaire, où s'échange la dette déjà émise.

Le rendement de même maturité de la France s'est légèrement détendu à 0,706%, contre 0,727%, tandis que celui de l'Espagne a peu bougé, à 1,555% contre 1,542%, tout comme celui de l'Italie, à 1,836% contre 1,838%.

Le taux d'emprunt à dix ans de la Grèce a de son côté progressé à 5,221%, contre 5,200%, s'éloignant un peu du seuil des 5% au-dessous duquel il n'est pas repassé depuis décembre 2009.

En dehors de la zone euro, le taux britannique a également terminé stable à 1,294%, contre 1,309%.

A la fermeture des marchés européens, le taux d'emprunt à dix ans aux États-Unis reculait à 2,336%, contre 2,375%, tout comme celui à 30 ans, à 2,778% contre 2,827%, tandis que le taux à deux ans s'affichait à 1,713%, contre 1,708%.

afp/jh