Paris (awp/afp) - Les taux d'emprunt en zone euro ont affiché une petite tension vendredi mais sans mouvement marqué, les investisseurs digérant sans panique un rapport sur l'emploi américain.

Ce rapport était particulièrement attendu dans un contexte de début de normalisation monétaire aux Etats-Unis, alors que la Réserve fédérale américaine a déjà relevé trois fois ses taux d'intérêt depuis le mois de novembre.

Or, les créations d'emplois ont bondi en juin outre-Atlantique, dépassant les attentes des analystes, même si le taux de chômage est un peu remonté, selon les chiffres du département du Travail.

En revanche, l'augmentation des rémunérations reste faible, le salaire horaire moyen n'augmentant que de 4 cents à 26,25 dollars.

"Le chiffre des créations d'emplois est plutôt positif mais en revanche en termes de salaires il est légèrement négatif. Or ce que les banques centrales attendent, c'est un peu d'inflation et de hausses des salaires pour resserrer un peu plus leur politique", analyse pour l'AFP Eliezer Ben Zimra, gérant d'allocation d'actifs et de dettes souveraines pour Edmond de Rothschild.

Dans ces conditions, le rapport "ne justifie pas d'aller beaucoup plus vite dans la politique de resserrement monétaire aux Etats-Unis", poursuit-il.

Tout en continuant de progresser, les taux n'ont donc pas été soumis à la même tension que la veille, journée animée où les opérateurs de marché avaient dû disséquer les compte rendus de la dernière réunion de la BCE, après celui de la Fed.

Les investisseurs cherchaient à cette occasion des indices sur le rythme de resserrement monétaire à venir des banques centrales, qui ont entamé, chacune à un niveau différent, un début de normalisation de leurs politiques accommodantes.

Néanmoins, nuance M. Ben Zimra, la Fed et la BCE ne sauraient être confondues. Car en Europe, le processus de normalisation sera extrêmement graduel et lent, estime-t-il

A 18H00 (16H00 GMT), le taux d'emprunt à dix ans de l'Allemagne a terminé en petite hausse à 0,573% contre 0,562% jeudi à la clôture du marché secondaire, où s'échange la dette déjà émise.

Celui de la France s'est tendu un peu davantage à 0,940% contre 0,918%.

Le taux d'emprunt de l'Italie a suivi le même mouvement à 2,343% contre 2,268%, tout comme celui de l'Espagne, à 1,732% contre 1,678%.

En dehors de la zone euro, le taux britannique à dix ans a reflué légèrement à 1,305% contre 1,316%.

A la fermeture des marchés européens, aux États-Unis, le taux d'emprunt à dix ans montait à 2,385% contre 2,366% jeudi. Celui à 30 ans évoluait à 2,930% contre 2,901%, tandis que le taux à deux ans s'affichait à 1,403% contre 1,394%.

afp/rp