Zurich (awp) - La Bourse suisse subissait à nouveau des pertes vendredi matin, l'indice vedette évoluant désormais sous la barre de 8900 points. La tendance négative prévalant sur les marchés n'a pas épargné Wall Street, plombé par les attaques qui ont frappé l'Espagne et les rumeurs de démission dans l'entourage du président américain Donald Trump.

En cette journée de petite échéance Eurex, cinq entreprises du marché élargi ont publié leurs semestriels.

L'Espagne a été endeuillée par une double attaque à la voiture bélier intervenue jeudi. La première, revendiquée par l'Etat islamique, a fait 13 morts et plus de 50 blessés dans la principale artère touristique de Barcelone, les Ramblas. Plusieurs blessés sont à déplorer à Cambrils, autre localité de Catalogne, après un second attentat. Deux suspects ont été arrêtés et cinq terroristes présumés tués par les forces de l'ordre.

Cette actualité tragique a entraîné les indices américains vers le bas. Le Dow Jones a connu sa plus forte baisse journalière depuis mai 2017, précise Mirabaud Securities. Les rumeurs de démissions de Gary Cohn, conseillers économique de M. Trump à la Maison Blanche, plombent également l'ambiance, affirment les spécialistes de la banque.

Quelques données macroéconomiques sont attendues, notamment aux Etats-Unis, avec la première estimation du moral des ménages en août.

A 9h45, le Swiss Market Index (SMI) se repliait de 0,78% à 8875,62 points. Le Swiss Leader Index (SLI) perdait 0,89% à 1414,54 points et le Swiss Performance Index (SPI) de 0,79% à 10'120,85 points. Toutes les valeurs vedettes évoluaient dans le rouge.

Peu de nouvelles concernaient les titres du SMI/SLI, mis à part des ajustements d'objectifs de cours pour les entreprises ayant dévoilé leurs semestriels la veille.

C'est le cas de Swisscom (-0,9%), qui cédait encore du terrain malgré des commentaires positifs. Les grandes banques Barclays et Goldman Sachs ont remonté l'objectif de cours pour le géant des télécommunications, toutes deux soulignant la performance supérieure aux attentes. Le groupe a terminé dans le rouge jeudi.

Geberit lâchait 0,7%, sur fond d'avis partagés après la publication des chiffres. Credit Suisse a remonté son objectif de cours pour l'équipementier de salles de bain, arguant notamment que le groupe ne devrait pas trop souffrir du prix des matières premières. UBS et Société Générale ont pris la décision inverse et soulèvent quelques inquiétudes pour la suite.

Les cycliques et les financières étaient le plus à la peine en ce début de séance. Sonova, Bâloise et Lonza se morfondaient en bas de tableau avec -1,4%. Les bancaires UBS (-1,1%), Julius Bär (-1,0%) et Credit Suisse (-0,9%) n'étaient pas à la fête, tous comme les groupe de luxe Swatch (-1,0%) et Richemont (-1,1%).

Avec une perte de 0,4%, Givaudan se classait en tête. Nestlé (-0,6%) le suivait. Les autres poids lourds Novartis (-0,9%) et Roche (-0,7%) ne faisaient pas mieux.

Sur le marché élargi, Straumann plongeait de 3,3%, cédant une partie des solides gains (+11,3%) engrangés la veille après les semestriels. Le fabricant d'implants dentaires est revenu vendredi matin sur une annonce faite quelques heures plus tôt et ne procédera pas à la cession de 400'000 actions propres afin de financer de récentes acquisitions. Le prix ne convenait pas à la direction, qui va chercher d'autres solutions.

La société immobilière PSP (-0,7%) a livré une série de chiffres conformes aux attentes, malgré une baisse des principaux indicateurs. Le groupe a relevé ses objectifs. Dans les premiers commentaires, les spécialistes soulignent l'amélioration du taux de vacance.

Gurit (+0,5%) a accusé une baisse des recettes mais une hausse de la rentabilité. Ces résultats mitigés n'ont pas surpris les analystes. Sur les six premiers mois de l'année, Mobilezone (-0,4%) a été porté par ses activités de services.

Schweiter (-2,0%) a manqué les prévisions du consensus AWP. Le spécialiste des matériaux composites a quadruplé son bénéfice net grâce à la vente d'activités.

Hügli (-1,9%) prenait un bouillon, après un premier semestre tout sauf fructueux qui a incité la direction à raboter ses objectifs. La Banque cantonale de Zurich a d'ores et déjà dégradé la recommandation à "sous-pondérer" contre "pondérer au marché". Le groupe alimentaire n'est pas parvenu à s'extraire des difficultés du marché, selon l'analyste.

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