Zurich (awp) - La Bourse suisse a encore nettement reculé mercredi, après avoir déjà cédé passablement de terrain la veille et terminé sur une note presque équilibrée lundi. Les indices se sont cependant quelque peu repris sur la fin, alors qu'à New York, Wall Street hésitait à la mi-séance, tentant de se relancer au lendemain d'un déclin sans précédent depuis plusieurs mois sur fond d'incertitudes sur la politique du président Donald Trump.

"Le marché essaie de résister", a résumé Peter Cardillo, économiste en chef chez First Standard Financial. Il estimait que l'essentiel des enjeux de mercredi étaient "techniques", les indices se maintenant au-dessus de niveaux jugés symboliques par les investisseurs après avoir essuyé une journée difficile la veille.

Certains observateurs s'étonnent pour autant que Wall Street réagisse aussi soudainement sans déclencheur manifeste, si ce n'est un blocage apparent au sein de la majorité républicaine au Congrès quant à la réforme de l'assurance maladie destinée à remplacer "Obamacare". "On peut convenir que le principal risque pour la Bourse à l'heure actuelle, ce sont les blocages à Washington", a reconnu Karl Haeling, de LBBW, dans une note.

Dans ce contexte, le principal indicateur américain du jour, un repli inattendu des reventes de logements en février, a fait figure de rare élément concret.

Le SMI a terminé en baisse de 0,55% à 8567,88 points. Le SLI a cédé 0,59% à 1358,14 points et le SPI 0,57% à 9500,13 points. Sur les 30 valeurs vedettes, 23 ont reculé, 6 avancé et SGS a fini inchangée.

Dufry (-2,4%) a fini lanterne rouge. Des cycliques comme Adecco (-1,1%), Kühne+Nagel (-1,6%), ABB (-0,6%) et LafargeHolcim (-0,6%) ont aussi plus que la moyenne, tout comme la pharma Galenica (-2,2%).

Les deux grandes banques Credit Suisse et UBS ont perdu respectivement 1,8% et 1,7% et Julius Bär 0,5%. La veille, valeurs bancaires avaient été passablement malmenées sur les places US, en raison du retard probable de la concrétisation des promesses de campagne trumpesques en matière de régulation. Parallèlement, le patron de CS, Tidjane Thiam, a laissé entendre dans une interview que l'entrée en Bourse (IPO) de l'entité suisse était "une des options" pour la nécessaire recapitalisation. Auparavant, il parlait d'une "étape stratégique".

Dans le camp des poids lourds défensifs, Novartis (-1,4%) a souffert après que le géant bâlois a dû annoncer un échec en étude de phase III pour un traitement complémentaire contre l'insuffisance cardiaque. Les analystes chiffrent en milliards le manque à gagner, mais rappellent que le laboratoire rhénan peut se consoler avec la récente approbation de mise sur le marché pour un anticancéreux. Roche (-0,3%) a mieux résisté, Nestlé (-0,2%) aussi.

Parmi les gagnants, Sika (+1,0%) s'est nettement démarqué, après qu'UBS a confirmé sa recommandation "buy" dans le sillage d'une rencontre avec la direction. Les valeurs du luxe Swatch (+0,6%) et Richemont (+0,8%), qui avaient souffert la veille après de décevantes exportations horlogères, ont un peu remonté l'horloge à la veille de l'ouverture de Baselworld.

Sur le marché élargi, le transformateur laitier Emmi (-1,4%) a probablement fait l'objet de prises de bénéfices, après des résultats 2016 pourtant meilleurs qu'escompté. Meyer Burger (-1,2%) a fini par retrouver la voie de la rentabilité opérationnelle, sans parvenir toutefois à esquiver une nouvelle perte nette sur l'exercice 2016. L'immobilière Investis (-2,3%) s'est pour la première fois depuis son introduction en Bourse essayée à l'exercice de la présentation de ses résultats annuels.

Newron (+0,8%) a gagné du terrain: mardi soir les autorités américaines du médicament ont homologué son médicament Safinamide pour le traitement de la maladie de Parkinson. Dans l'Union européenne et en Suisse, ce produit est déjà autorisé.

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