Bâle (awp/ats) - Breguet a subi la baisse de la fréquentation touristique en Europe en 2016. La marque, propriété de Swatch Group, a vu ses ventes reculer dans une fourchette comprise entre le haut d'un pourcentage à un chiffre et un petit pourcentage à deux chiffres.

"L'année passée a été difficile, spécialement dans le haut de gamme", explique le directeur de la marque horlogère de luxe Marc Hayek, dans un entretien accordé à l'ats à Baselworld. Il concède toutefois que ce segment est celui qui a profité le plus lors des années précédentes.

Les affaires ont entre autres été freinées par la baisse de la fréquentation touristique, notamment suite aux différentes attaques terroristes, note le fils de Nayla Hayek, présidente du conseil d'administration de Swatch Group. "Par contre, la consommation de ceux qui viennent est toujours bonne".

L'offre et les produits de Breguet ne sont donc pas en cause, relève M. Hayek, qui dirige également les marques Blancpain et Jaquet Droz. Il s'agit avant tout d'un problème de sécurité et de contexte politique.

Optimisme pour 2017

Depuis novembre dernier et sur les trois premiers mois de l'année 2017, la tendance est toutefois meilleure. Le représentant de la troisième génération de la famille Hayek au sein de Swatch Group se montre donc optimiste pour l'année en cours, où il table sur une croissance dans le même ordre de grandeur que le repli de 2016.

D'une part, la base de comparaison est très basse, explique-t-il. D'autre part, la Chine consomme et va très bien, Hong Kong est de retour et les premiers contacts avec les détaillants sont relativement positifs en Suisse en début d'année.

L'Europe dans son ensemble reste difficile, mais les touristes reviennent un peu. Les flux ont surtout changé, précise Marc Hayek. "Aujourd'hui, la Grande-Bretagne va très très fort, grâce notamment à la baisse de la livre, alors que la France est encore faible". En Suisse, le franc fort joue toujours un rôle négatif.

La consommation américaine avait pour sa part baissé avant la dernière élection présidentielle. La situation s'est maintenant stabilisée, grâce à la fin de l'incertitude quant à l'issue du scrutin. Ce marché devrait donc être plus facile cette année.

Quant aux affaires avec la clientèle russe, elles sont un peu plus positives en ce début d'année, même si la situation reste difficile. Les relations tendues avec l'Europe posent toujours problème, relève Marc Hayek.

Pas de licenciements

Au niveau des effectifs, le patron de Breguet, qui emploie environ un millier de collaborateurs, explique que le besoin d'embauche a été moins fort que lors des années fastes.

Dans certains secteurs, existent actuellement des surcapacités ponctuelles, concède M. Hayek. "Mais par contre, grâce à la reprise constatée, nous ne sommes heureusement pas dans une situation de sur-stock".

La marque basée dans la Vallée de Joux (VD) a vu dans le ralentissement du marché l'opportunité de revenir à ses valeurs, de mener des offres et des négociations, ou même d'optimiser ses coûts. "Les années précédentes, où nous ne pouvions pas forcément produire assez et où nous courrions dans tous les sens, cela était plus difficile", conclut le dirigeant.