Rio de Janeiro (awp/afp) - Le taux directeur du Brésil devrait atteindre le plus bas niveau de son histoire mercredi, à 7%, la plupart des analystes tablant sur une réduction de 0,5 point en raison d'une forte baisse de l'inflation.

Si la banque centrale confirme ces prévisions de l'enquête hebdomadaire Focus, le taux directeur, fixé à 7,5% fin octobre, atteindra un niveau inférieur à son plancher historique de 7,25%, d'octobre 2012 à avril 2013.

Principal outil de lutte contre l'inflation, le taux directeur était encore à 14,25% en octobre dernier, dans un contexte de pression sur les prix et de récession.

Mais l'inflation a été maîtrisée depuis, entraînant neuf baisses successives du taux directeur, passé sous la barre des 10% en juillet, pour la première fois en près de quatre ans.

Le Brésil avait enregistré une inflation de 10,6% en 2015, et de 6,2% en 2016, avant d'atteindre 2,7% sur 12 mois en octobre dernier.

Cette chute a permis de relancer la consommation, alimentant une timide reprise de l'économie brésilienne, qui a vu son PIB reculer de 3,5% aussi bien en 2015 qu'en 2016.

Les analystes divergent néanmoins en ce qui concerne l'évolution du taux directeur en 2018.

Parmi les 39 économistes consultés par le quotidien économique Valor, 19 tablent sur de nouvelles baisses l'an prochain, sept pensent qu'elle se maintiendra à 7% et sept autres estiment que le taux va repartir à la hausse.

"Il y a beaucoup d'incertitudes, dues à toute une série de facteurs, des élections à l'adoption ou non de la réforme des retraites, en passant par les résultats du Brésil à la Coupe du Monde de football", explique à l'AFP Marcos Melo, professeur de finance à l'Institut Brésilien d'Études de Marchés (Inbec).

Une victoire de la Seleçao "pourrait doper la confiance des consommateurs", souligne-t-il.

Mais les marchés s'inquiètent surtout des difficultés rencontrées par le gouvernement conservateur pour faire passer la réforme des retraites, en cours d'examen au Parlement.

Cette réforme est considérée comme la plus importante d'une série de mesures d'austérité pour tenter de relancer l'activité économique et combler un déficit budgétaire abyssal.

Autre enjeu de taille pour 2018, l'élection présidentielle prévue pour le mois d'octobre, pour laquelle aucun candidat pro-marché ne figure en bonne position dans les sondages.

afp/buc