New York (awp/ats/afp) - Grand jour pour le bitcoin: les premiers échanges de produits financiers adossés à la monnaie virtuelle doivent débuter durant la nuit de dimanche à lundi à Chicago. Ils s'échangeront sur le Chicago board options exchange (Cboe), une des deux plateformes boursières américaines de contrats à terme.

Les instruments financiers qui s'échangeront à Chicago permettent de prévoir aujourd'hui à quel prix on achètera le bitcoin dans un certain temps, et donc de parier sur son évolution. Le Cboe "lui (bitcoin) donne de la légitimité car il reconnaît que le bitcoin est un actif comme un autre qu'on peut échanger", estime Nick Colas, expert chez Data Trek Research.

L'engouement autour de ce baptême du feu tant attendu a notamment alimenté la flambée du cours du bitcoin cette semaine sur des plateformes parallèles et alternatives. La cryptomonnaie la plus connue, qui ne valait encore que 5000 dollars mi-octobre, a dépassé jeudi le seuil symbolique de 17'000 dollars (16'873 francs suisses) l'unité.

Sa valeur a été multipliée par plus de 15 depuis le début de l'année, suscitant l'inquiétude des autorités financières et la stupéfaction de ses critiques qui le considèrent comme une "escroquerie" qui va finir par "imploser".

VOLATILITÉ RISQUÉE

En attendant, la crypto-monnaie, lancée en 2009 et qui n'est régie par aucune banque centrale ni gouvernement, est sur le point d'atteindre son objectif de devenir un produit financier banal sur lequel même des petits épargnants peuvent investir leurs économies.

De grandes banques jouant les intermédiaires agréés sur le marché des contrats à terme ont toutefois déjà indiqué à leurs clients qu'elles seront absentes dimanche, selon des sources proches du dossier. C'est le cas de JPMorgan Chase, Bank of America Merryl Lynch, Citigroup, Barclays tandis que Morgan Stanley et Société Générale y réfléchissent encore.

Ces établissements, qui règlent en dollars l'argent dû aux investisseurs, redoutent les risques attachés à la volatilité du bitcoin car ils peuvent être amenés à partager les pertes de leurs clients. Goldman Sachs et ABN Amro seront, elles, bien présentes mais vont trier leurs clients sur le volet.

ats/afp/rp