Ottawa (awp/afp) - La Banque du Canada a comme attendu maintenu mercredi son taux directeur à 0,50%, invoquant des "incertitudes" entourant les perspectives économiques mondiales et canadiennes.

La banque note néanmoins que l'économie mondiale "continue à gagner en vigueur" et estime que "la croissance va se raffermir et se généraliser" dans les prochains mois.

Cette décision de laisser le taux directeur inchangé était attendue par les analystes.

Elle s'explique surtout par "les incertitudes que posent les politiques de Washington sur le commerce", a estimé l'économiste Avery Shenfeld de la banque CIBC, les Etats-Unis étant le principal partenaire commercial du Canada.

Le président Donald Trump a officiellement lancé jeudi dernier le processus de renégociation de l'accord de libre-échange nord-américain (Aléna) unissant le Canada, les Etats-Unis et le Mexique, jugé néfaste pour l'économie américaine.

La banque centrale note que la croissance aux Etats-Unis a été faible au premier trimestre, en raison "surtout de facteurs temporaires", et qu'un "redressement" est à entrevoir pour le deuxième trimestre.

La Banque du Canada a justifié sa décision en citant également la faiblesse de l'inflation avec la baisse continue des prix de l'alimentation et la croissance modérée des salaires.

Cela dit, elle reconnaît que l'économie du Canada, sixième producteur mondial de pétrole, a fini "pour l'essentiel" de s'ajuster aux prix plus bas de l'or noir.

"Les données économiques récentes sont encourageantes, y compris les indicateurs des investissements des entreprises" repartis à la hausse après plusieurs années de stagnation.

"Les dépenses de consommation et le secteur du logement demeurent robustes dans un contexte d'amélioration du marché du travail", souligne-t-elle aussi.

Toutefois, "la croissance des exportations reste modeste", la banque invoquant notamment des "défis" sur le plan de la "compétitivité".

Quoi qu'il en soit, les données récentes laissent entrevoir "une très forte croissance" de l'économie canadienne au premier trimestre, mais qui sera suivie "d'un certain ralentissement" au deuxième trimestre.

En avril, la banque a relevé sa prévision de croissance de l'économie canadienne pour 2017 à 2,5%, contre 2,1% précédemment.

afp/al