À Paris, le CAC 40 a terminé en hausse de 0,50% (26,78 points) à 5.379,54 points et l'indice EuroStoxx 50 a pris 0,26%. Mais à Francfort, le Dax, toujours pénalisé par les incertitudes politiques après l'échec des discussions visant à former une coalition gouvernementale, a fini quasi inchangé.

Le FTSE 100 londonien (-0,02%), le FTSEurofirst 300 (-0,06%) et le Stoxx 600 (+0,02%) ont eux aussi fait du surplace.

Fermeture de Wall Street oblige, les volumes d'échanges ont été limités, notamment à Londres, avec moins des deux tiers du niveau moyen des 90 dernières séances pour le Stoxx 600 et à peine plus de la moitié pour le CAC.

Les marchés américains ne rouvriront vendredi que pour une demi-séance.

Les investisseurs de la zone euro ont notamment salué les chiffres supérieurs aux estimations les plus optimistes des indices d'activité PMI de la zone euro, la nouvelle hausse de l'indice Insee du climat des affaires en France et la confirmation de la croissance de 0,8% de l'économie allemande au troisième trimestre.

"La zone euro a connu une vive accélération des rythmes d'activité dans tous les pays et tous les secteurs. Le risque politique est devenu un bruit de fond, dont le volume est bas, sauf exceptions ponctuelles (la Catalogne il y a peu, l'Allemagne aujourd'hui)", commente Bruno Cavalier, chef économiste d'Oddo BHF.

"La fermeté de tous les indicateurs de confiance, tant chez les ménages et les entreprises, signale que la croissance va rester forte (supérieure à 2,5%) à court terme."

Ces bons indicateurs ont contribué à la hausse de l'euro (+0,21%), qui affiche ainsi trois séances consécutives de hausse et revient tout près de 1,1850 dollar.

Très attendu, le compte rendu de la dernière réunion de politique monétaire de la Banque centrale européenne (BCE) n'a que brièvement dopé la monnaie unique, le document n'apportant aucun élément saillant sur l'évolution des débats au sein du Conseil des gouverneurs.

Le billet vert a poursuivi le repli entamé mercredi après la publication des "minutes" de la Réserve fédérale, qui lui a fait subir sa plus forte baisse sur une séance depuis juin.

EDF, TELECOM ITALIA ET ALTICE SUR LE PODIUM DU STOXX 600

Les actions européennes n'ont pas souffert de la baisse marquée des Bourses chinoises: l'indice CSI 300 des principales capitalisations et le SSE Composite de Shanghai ont cédé respectivement 2,93% et 2,26%, leur plus forte baisse depuis un an et demi, en raison des craintes d'un durcissement des conditions de crédit susceptible de freiner les flux d'investissement.

Plus forte hausse du Stoxx 600, EDF s'est adjugé 5,6%, sa meilleure performance sur une séance depuis la mi-mai.

Le ministère français de l'Economie envisage différentes pistes pour modifier la structure du groupe, parmi lesquelles celle d'une scission des activités nucléaires, mais il n'a pas arrêté de projet précis à ce stade, a-t-on appris de trois sources au fait du dossier.

Egalement entouré, Telecom Italia a pris 4,48%, porté par les spéculations sur une possible scission de son réseau de téléphonie fixe à l'issue des discussions en cours avec le gouvernement italien.

Le titre Altice a pour sa part rebondi de 3,85% à 7,85 euros grâce à la recommandation d'achat d'ABN Amro, qui se fixe un objectif de 16 euros.

A la baisse, Centrica a chuté de 15,49% après avoir abaissé ses prévisions de résultats financiers.

Autre chute spectaculaire, celle de la "biotech" française Innate Pharma, dont l'action a perdu 40,07% sur la journée après les résultats décevants d'un essai clinique de son anticancéreux lirilumab. La capitalisation de la société est ainsi ramené à à peine plus de 300 millions d'euros.

Sur le marché pétrolier, la faiblesse des volumes n'a pas empêché le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) d'atteindre en séance son plus haut niveau depuis deux ans à 58,44 dollars le baril, profitant de la fermeture d'un important oléoduc canadien et des derniers chiffres des stocks américains, à une semaine de la réunion de l'Opep à Vienne.

(Edité par Wilfrid Exbrayat)

par Marc Angrand