Zurich (awp) - A la veille de l'assemblée générale de Credit Suisse, Actares lance jeudi une virulente charge contre les bonus que comptent s'octroyer les sphères dirigeantes de la grande banque. L'association de défense des intérêts des actionnaires dénonce dans une lettre ouverte des parts variables récompensant des pertes, des procédures judiciaires, des amendes et des scandales.

L'association en faveur d'une économie responsable recommande en conséquence le rejet du rapport de rémunération, le déni de la décharge au conseil d'administration et à la direction. Dernière mais non moindre de ses recommandations de vote, Actares réclame la non-réélection d'Urs Rohner à la tête de l'organe de surveillance.

Après s'être acquitté de 3,7 mrd CHF en amendes ou règlements financiers et avoir constitué pour 3,8 mrd de provisions pour risques juridiques l'an dernier, auxquels sont encore venus s'ajouter récemment 300 mio CHF, avoir passé sous silence un gigantesque scandale au Mozambique et s'être retrouvé au centre d'une affaire de fraude fiscale à l'échelle européenne, la direction entend s'attribuer quelque 17 mio CHF au titre de 2016, s'indigne l'association. Le montant évoqué pour l'exécutif intègre la réduction "volontaire" de 40% concédée par celle-ci sur la part variable .

L'organisme activiste dénonce encore en vrac les suppressions de postes, les licenciements et les externalisations forcées qui ont déjà coûté leur existence à 7250 "positions" en fin d'année dernière, auxquelles doivent encore venir s'ajouter 5500 coupes supplémentaires dans les prochains mois.

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