Et voilà que l'éventualité d'une hausse de ses taux par le Fed cet été est de retour... Ce qui pèse sur l'euro. Finis, les 1,14 dollar l'euro un temps dépassés lors de la séance de jeudi. Ce midi sur le marché des changes, la monnaie unique européenne continuait de se replier en cédant pour l'heure 0,23% à 1,1291 dollar, ainsi d'ailleurs que face au franc suisse, à 1,0890 franc l'euro. Elle perd aussi 0,40% contre le yen à 120,55 mais Brexit ou non, elle reste stable face au sterling.

En toute logique, un certain attentisme prévaut sur le marché des changes. “Et pour cause, la Réserve fédérale se réunira les 14 et 15 juin et la Banque du Japon les 15 et 16 juin”, soulignent ce matin les analystes de XTB France.

En vue du FOMC (le comité de politique monétaire) de la Fed, les spéculations vont toujours bon train, et elles fluctuent toujours aussi fortement. Certes, après le rapport sur l'emploi décevant publié vendredi, un nouveau “tour de vis” monétaire la semaine prochaine est souvent jugé improbable. Mais rien ne dit qu'il n'interviendra pas ensuite. Pour l'heure, le consensus de marché tel qu'on peut le déduire des contrats à terme sur les Fed Funds indique que les opérateurs parient sur une action de la Fed à la fin du second semestre, et notamment lors de la réunion de décembre.

Problème, ou plutôt facteur d'incertitude supplémentaire : les économistes ne sont pas du même avis que les cambistes. “80% pourcent des 92 économistes interrogés par Reuters anticipent une hausse des taux directeurs du Fed en juillet ou septembre”, rapporte ce matin un analyste parisien.

La veille, le Wall Street Journal s'était livré lui aussi à la même enquête, avec des résultats similaires : 6% des économistes interrogés s'attendaient à un relèvement des taux en juin, mais ce taux atteint 51% pour la réunion de la Fed des 26 et 27 juillet.

Par ailleurs, il ne faut pas négliger l'actualité du Vieux Continent. Une fois de plus, le président de la BCE Mario Draghi a appelé les Etats à mener des réformes d'envergure, signifiant une fois de plus que même la plus accommodante des politiques monétaires ne peut pas tout.

“Malheureusement, un silence pesant succède généralement aux conseils distillés par la BCE. En fin d'année dernière, Benoit Coeuré (un des membres du directoire de la BCE, ndlr) avait prévenu que 'si toute la politique de croissance en zone euro repose sur les épaules de la BCE, cela va mal se terminer'”, rappellent les analystes d'Aurel BGC.

Tout à l'heure du côté américain, les cambistes guetteront l'indice de l'université du Michigan mesurant la confiance des consommateurs pour le mois de juin. Le consensus l'attend en très légère baisse vers 94,5 points, contre 94,7 précédemment.

EG


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