par Bernie Woodall et Zachary Fagenson

PARKLAND, Floride, 17 février (Reuters) - Donald Trump s'est rendu vendredi au chevet des victimes de la fusillade dans un lycée de Parkland, en Floride, où il a salué le "travail incroyable" des médecins pour éviter un bilan plus lourd alors qu'une polémique a éclaté sur les ratés du FBI dans cette affaire.

Le président américain a fait l'objet de vives critiques en raison de son refus de s'attaquer au contrôle des armes à feu, notamment des fusils d'assaut comme celui avec lequel Nikolas Cruz, un lycéen exclu de l'établissement âgé de 19 ans, a abattu mercredi 17 de ses anciens camarades.

Dans sa première déclaration après la fusillade, la 18e depuis le début de l'année dans un établissement scolaire aux Etats-Unis, Donald Trump s'était contenté jeudi d'évoquer la nécessité de renforcer la sécurité sans dire un mot sur le port d'armes, protégé par le deuxième amendement de la Constitution américaine.

La question de la politique particulièrement laxiste de la Floride en matière d'armes à feu est pourtant dans toutes les conversations depuis le massacre et plusieurs élus démocrates ont tenté de relancer le débat au Congrès.

Le FBI a reconnu de son côté vendredi ne pas avoir traité comme il le fallait une alerte lancée par un proche du tireur, qui avait téléphoné le 5 janvier aux services fédéraux pour signaler que Nikolas Cruz possédait des armes à feu et tenait des propos inquiétants sur les réseaux sociaux.

LE MEA CULPA DU FBI

"Le correspondant a communiqué des renseignements sur les armes en possession de Cruz, il a évoqué son envie de tuer des gens, a signalé son comportement imprévisible, certains messages troublants sur les réseaux sociaux, et le risque qu'il commette une tuerie dans une école", dit le FBI dans un communiqué.

"L'information aurait dû être transmise aux bureaux de Miami du FBI, où des investigations auraient dû être menées. Nous avons établi que ces protocoles-là n'avaient pas été suivis", poursuit-il.

A Washington, l'Attorney General (ministre de la Justice) Jeff Sessions a annoncé vendredi avoir ordonné sans attendre un réexamen de la façon dont le département de la Justice et le FBI répondent aux avertissements sur de possibles de violences comme la tuerie de Floride.

Quant au gouverneur de Floride, Rick Scott, il a estimé que le directeur du FBI, Christopher Wray, devrait démissionner du fait de cette négligence. "L'absence de mesures prises par le FBI contre le tueur est inacceptable", a-t-il dit.

Dans un communiqué, Christopher Wray, nommé l'an dernier par Donald Trump en remplacement de James Comey, a exprimé ses "profonds regrets" aux familles des victimes, qui ont commencé à enterrer leurs morts vendredi.

(Tangi Salaün pour le service français)