HELSINKI, 20 août (Reuters) - L'enquête de la police finlandaise sur l'attaque au couteau de Turku s'est poursuivie dimanche, avec plusieurs perquisitions dans cette ville du sud-ouest de la Finlande et l'audition du principal suspect.

Deux femmes ont été tuées et huit personnes blessées vendredi dans l'attaque, considérée par les autorités comme le premier acte terroriste à frapper le pays.

Le Bureau d'enquête national a annoncé avoir organisé une reconstitution de l'attaque et mené des opérations de police à différentes adresses du quartier de Runosmaki, à Turku, à 160 km à l'ouest de la capitale finlandaise, Helsinki.

"L'enquête se poursuit et le tableau se précise", a déclaré l'enquêtrice en chef Crista Granroth.

L'agresseur présumé, un Marocain âgé de dix-huit ans arrivé l'an dernier en Finlande, a été blessé et interpellé vendredi. Passé par un centre pour immigrants, il est soupçonné d'avoir visé en particulier des femmes.

Il a été entendu par les enquêteurs dimanche depuis l'hôpital de Turku, où il est soigné pour une blessure par balle à la jambe.

Aucun groupe n'a revendiqué l'attaque, mais la police enquête sur de possibles liens avec les attentats en Espagne, qui ont fait 14 morts jeudi et vendredi à Barcelone et à Cambrils.

Les crimes violents sont relativement rares dans le pays, classé le plus sûr de la planète par le Forum économique mondial, et la police estime que l'attaque représente le premier attentat terroriste à frapper la Finlande contemporaine.

Le rôle de quatre autres ressortissants marocains arrêtés sur des soupçons de complicité doit encore être établi, a ajouté Crista Granroth, précisant qu'ils coopéraient tous quatre avec les autorités.

Samedi, la police a annoncé en outre l'émission d'un mandat d'arrêt international visant un sixième ressortissant marocain.

Huit personnes ont été blessées, dont six femmes. Trois personnes étaient toujours hospitalisées dimanche, dans un état stable, a-t-on appris de source médicale.

L'hôpital où est soigné le principal suspect a par ailleurs reçu des menaces.

"Quelqu'un a appelé l'hôpital et menacé de venir tuer le principal suspect. Nous l'avons signalé à la police. Nous avons aussi renforcé la sécurité dans l'hôpital", a déclaré Leena Setala, responsable de l'hôpital régional. (Jussi Rosendahl et Lefteris Karagiannopoulos, Julie Carriat pour le service français, édité par Henri-Pierre André)