(Actualisé avec débat prévu mardi)

LONDRES, 16 avril (Reuters) - La Première ministre britannique a justifié lundi les frappes de la semaine dernière en Syrie à la Chambre des Communes et s'est dit prête à en rendre compte aux parlementaires.

Theresa May a expliqué qu'elle avait dû décider rapidement de s'associer aux Etats-Unis et à la France dans le cadre de cette opération menée samedi en représailles au bombardement à l'arme chimique qui aurait eu lieu le 7 avril à Douma, à l'est de Damas.

Assurant n'avoir aucun doute quant à la responsabilité du "régime syrien" dans cette "atteinte à l'humanité", elle a affirmé avoir agi dans l'intérêt national, sans préciser si elle soumettrait sa décision à l'approbation des députés.

"Il est parfaitement clair à mes yeux que c'est la responsabilité du Parlement de me demander de rendre compte de telles décisions et qu'il le fera. Mais c'est ma responsabilité en tant que Premier ministre de prendre ces décisions et je continuerai à le faire", a-t-elle affirmé.

Ian Blackford, le chef de file du Parti national écossais à la Chambre, lui a reproché de ne pas avoir consulté le Parlement au préalable, conformément à une convention remontant à l'invasion de l'Irak, en 2003.

"Il était parfaitement possible de rappeler la Chambre. Pourquoi cela n'a-t-il pas été fait ?", s'est-il interrogé, rappelant la fragilité du gouvernement, dont la majorité dépend de l'appui d'un petit parti nord-irlandais.

Plusieurs élus conservateurs ont également regretté que le Parlement n'ait pas été consulté. Theresa May s'est quant à elle félicitée des louanges d'autres membres de son parti. L'un d'eux a notamment estimé qu'elle s'était comportée comme "un vrai Premier ministre".

Jeremy Corbyn, chef de file du Parti travailliste, a pour sa part été hué pour avoir laissé entendre qu'elle avait obéit aux ordres de Donald Trump.

"Nous n'avons pas fait cela parce que le président Trump nous l'a demandé. Nous l'avons fait parce que nous estimions que c'était la bonne chose à faire et nous ne sommes pas les seuls", lui a-t-elle rétorqué.

Jeremy Corbyn a toutefois obtenu qu'un débat sur les droits du Parlement concernant les initiatives militaires de la Grande-Bretagne ait lieu mardi. Les députés ont en outre longuement débattu lundi soir de la stratégie de Londres en Syrie, notamment à l'égard des civils. (Elizabeth Piper, Jean-Philippe Lefief pour le service français)