À Paris, l'indice CAC 40 avance de 0,34% à 5.586,21 points vers 08h35 GMT, au plus haut depuis janvier 2008, tandis que le Dax à Francfort et le FTSE à Londres sont pratiquement inchangés.

L'indice EuroStoxx 50 de la zone euro gagne 0,17%, le FTSEurofirst 300 recule de 0,04% et le Stoxx 600 est quasiment stable.

A Milan, le Foostie MIB reprend 0,42% après avoir chuté de 2,32% la veille en réaction à la révélation d'un projet d'accord de coalition entre la Ligue et le M5S évoquant leur volonté d'obtenir l'effacement d'une partie de la dette italienne et de préparer une éventuelle sortie de l'euro.

La détente est aussi palpable sur l'euro, qui revient vers 1,1815 dollar après avoir chuté jusqu'à 1,1761 la veille. Les rendements obligataires italiens évoluent toutefois encore en hausse, celui des emprunts à 10 ans ayant atteint 2,13% contre moins de 2% en début de semaine.

La remontée des rendements des Treasuries se confirme également: le dix ans américain monte encore de deux points de base, à 3,1131%, au plus haut depuis juin 2011.

Dans la foulée, le rendement du Bund allemand de même échéance revient à 0,633%.

"L'impression dominante aux Etats-Unis est que la croissance économique est solide et que, donc, la Fed va devoir relever son taux directeur au cours des prochains trimestres un peu plus que ce qu'elle envisageait en mars dernier", explique Hervé Goulletquer, stratège chez LBPAM.

"Qui plus est, le réglage accommodant de la politique budgétaire apporte son lot de pressions haussières supplémentaires sur les parties intermédiaire et longue de la courbe, au titre d'une offre de papier plus abondante", ajoute-t-il.

Dans le même temps, la vive hausse des cours du pétrole alimente les anticipations d'inflation.

LE PÉTROLE AU PLUS HAUT

Le baril de Brent, à 79,66 dollars, évolue au plus haut depuis novembre 2014 tandis que celui du brut léger américain se rapproche des 72 dollars, un niveau qu'il n'a pas franchi depuis trois ans et demi.

La nette remontée des Treasuries n'a que peu pénalisé Wall Street mercredi, la Bourse de New York ayant clôturé en hausse grâce aux valeurs technologiques et à celles de la distribution.

Elle a par ailleurs profité aux valeurs financières nippones, ce qui a permis à la Bourse de Tokyo de gagner 0,53%.

Les autres places en Asie ont en revanche terminé dans le rouge à quelques heures d'une nouvelle session de discussions sur le commerce international à Washington.

Les négociations entre les Etats-Unis et la Chine restent en toile de fond des marchés d'actions depuis plusieurs semaines, les investisseurs oscillant entre la crainte d'une guerre commerciale ouverte et l'espoir d'une issue négociée.

L'indice dollar, qui mesure l'évolution du billet vert face à un panier de devises de référence, recule de 0,06% mais reste proche d'un plus haut de six mois.

Le dossier italien devrait aussi demeurer au premier rang des préoccupations des investisseurs: les négociateurs du Mouvement 5 Etoiles et de la Ligue ont bouclé leur projet d'accord de gouvernement et l'ont transmis pour approbation à Luigi Di Maio et Matteo Salvini, les dirigeants des deux formations politiques.

ALTICE RASSURE

En Europe, la séance est par ailleurs animée par de multiples publications de résultats.

Altice bondit de 10,61% après des résultats trimestriels jugés rassurants, marqués notamment par une amélioration de la performance commerciale de SFR en France.

A Paris, Europcar bondit de 10,45%, de loin la plus forte hausse du SBF 120, les investisseurs saluant un chiffre d'affaires supérieur aux attentes au premier trimestre et une performance encourageante au Royaume-Uni.

En tête du Stoxx 600, Ocado s'envole de 41,7% après avoir dévoilé un partenariat exclusif avec le groupe américain de supermarchés Kroger, qui permettra notamment à ce dernier de prendre une participation de 5% dans son capital.

A l'inverse, Bouygues abandonne 1,59% après avoir creusé sa perte opérationnelle au premier trimestre.

Le groupe de paris sportifs et de jeux de hasard William Hill recule de 3,15% après avoir prévenu que le durcissement de la réglementation sur les jeux et paris au Royaume-Uni pourrait entraîner une baisse de 35 à 45% du total de ses revenus annuels nets issus des jeux.

(Édité par Marc Angrand)

par Blandine Henault