(Actualisé avec précisions)

LONDRES, 24 mai (Reuters) - Le Guide suprême de la Révolution, l'ayatollah Ali Khamenei, a dressé mercredi une liste de sept conditions qui devront être respectées par les puissances européennes sous peine de voir Téhéran dénoncer à son tour l'accord de 2015 sur le programme nucléaire iranien.

Sur son site internet, Ali Khamenei exige des puissances européennes qu'elles préservent les ventes de pétrole iranien des sanctions américaines à venir et, deuxième condition, qu'elles continuent d'en acheter.

"Il faut que l'Europe garantisse pleinement les ventes de pétrole iranien. Si les Américains venaient à pénaliser nos ventes de pétrole, il faudra que les Européens compensent et achètent du pétrole iranien", a-t-il dit.

L'ayatollah Khamenei attend par ailleurs des banques européennes qu'elles préservent le commerce avec la République islamique.

L'Allemagne, la France et la Grande-Bretagne, signataires de l'accord de 2015 dont les Etats-Unis se sont retirés il y a deux semaines, devront en outre, quatrième condition, promettre de ne pas chercher à rouvrir de négociations sur le programme iranien de missiles balistiques ni, cinquième condition, sur la politique régionale de Téhéran.

"Nous ne voulons pas entamer de conflit avec ces trois pays mais nous ne leur faisons pas non plus confiance", a dit Ali Khamenei.

Le guide, qui reproche aux Européens d'être restés silencieux face aux "violations américaines répétées" de l'accord de Vienne de juillet 2015, leur demande de sortir de ce silence et de "prendre position contre les nouvelles sanctions américaines".

Enfin, septième condition, il réclame que les Européens fassent adopter par le Conseil de sécurité des Nations unies une "résolution contre la violation américaine".

Les signataires européens de l'accord de Vienne, officiellement nommé Plan d'action global conjoint (PAGC) et endossé par la résolution 2231 de l'Onu, ont promis de faire tout leur possible pour le sauver, malgré le retrait américain, notamment pour préserver les relations commerciales et les investissements pétroliers qui ont repris après son entrée en vigueur. Mais ils reconnaissent que leur marge de manoeuvre est étroite. (Bozorgmehr Sharafedin Nicolas Delame Et Henri-Pierre André pour le service français)