L'interdiction de l'exploitation pétrolière dans une partie de la réserve amazonienne de Yasuni a été adoptée avec un peu moins de 59 % d'approbation, la quasi-totalité des votes ayant été comptabilisés. L'interdiction de l'exploitation minière dans la forêt de Choco Andino, près de Quito, a été approuvée à 68 %.
Le vote sur Yasuni - qui donne à la compagnie pétrolière nationale Petroecuador un an pour arrêter la production dans le bloc 43-ITT - devrait entraîner la perte d'environ 12 % des 480 000 barils par jour (bpj) de la production de pétrole brut de l'Équateur.
Petroecuador n'a pas immédiatement répondu à une demande de commentaire, mais a déclaré qu'un "oui" coûterait à l'Équateur 13,8 milliards de dollars de revenus au cours des deux prochaines décennies.
L'interdiction de Yasuni entraînera une réduction de 1,9 % de la croissance économique prévue entre cette année et 2026, a prédit la banque centrale la semaine dernière.
Deux autres blocs de Petroecuador dans la région ne sont pas concernés.
"Nous avons sauvé leur territoire, leur vie", a déclaré Leonidas Iza, chef du principal groupe indigène CONAIE, dans un communiqué de presse du groupe de défense Survival International, basé à Londres, en faisant référence aux communautés Tagaeri, Taromenane et Dugakaeri qui n'ont pas été contactées.
"Il s'agit d'une victoire majeure pour le mouvement indigène équatorien", a déclaré Sarah Shenker, de Survival International. "Leurs territoires constituent la meilleure barrière contre la déforestation.
La victoire du "oui" envoie un message aux investisseurs "y compris aux grandes banques américaines et aux gestionnaires d'actifs, que l'ère de l'extraction incontrôlée des ressources est terminée", a déclaré Kevin Koenig, de l'association de défense Amazon Watch.
Selon le ministère de l'environnement, un seul hectare du parc Yasuni abrite 650 espèces d'arbres et des centaines d'espèces animales.
Les guildes du pétrole et de l'exploitation minière ont déclaré que leurs industries étaient nécessaires pour soutenir l'économie malmenée et que les interdictions exposeraient les zones à l'exploitation minière illégale et à la déforestation.
Le référendum local de Quito fera échouer six concessions aurifères.
La chambre des mines de l'Équateur a déclaré que l'opposition à l'exploitation minière dans l'ensemble du pays bloquait quelque 1 milliard de dollars d'investissements potentiels pour les deux prochaines années.
L'année dernière, l'exploitation minière a été la quatrième source de revenus du pays, derrière les ventes de pétrole, de bananes et de crevettes, rapportant 2,8 milliards de dollars.
