À Paris, l'indice CAC 40 est pratiquement inchangé, à 5.176,99 points vers 07h45 GMT. À Francfort, le Dax cède 0,02% et à Londres, le FTSE perd 0,05%.

L'indice EuroStoxx 50 de la zone euro abandonne 0,08%, le FTSEurofirst 300 et le Stoxx 600 se replient de 0,11%.

Les opérateurs de marché prendront connaissance à 11h30 GMT du compte rendu de la dernière réunion de politique monétaire de la Banque centrale européenne (BCE).

"Nous surveillerons toute indication concernant des craintes parmi le conseil de gouverneurs sur un renchérissement de l'euro et ses conséquences sur les perspectives d'inflation, qui pourrait venir compliquer une tentative de sortie du programme d'assouplissement monétaire", observent les économistes de Société Générale.

La publication des "minutes" de la BCE intervient après celles de la Réserve fédérale américaine (Fed) mercredi soir et à une semaine du traditionnel rendez-vous des banquiers centraux de Jackson Hole, aux Etats-Unis.

Le compte-rendu de la dernière réunion de politique monétaire de la Fed a montré que les responsables de la banque centrale étaient de plus en plus préoccupés par la récente faiblesse de l'inflation. Certains ont même appelé à interrompre la hausse des taux engagée depuis décembre tant qu'il n'y aurait pas de signes clairs que cet accès de faiblesse est passager.

"Le marché anticipe toujours que la Fed annoncera le début de la réduction de son bilan en septembre. En revanche, les opérateurs pensent qu'il existe un risque concernant le scénario d'une hausse des taux en décembre", indique Shunsuke Yamada, responsable de la stratégie sur les changes au Japon chez Bank of America Merrill Lynch.

La publication de ces "minutes" a de fait pesé sur le dollar et pénalise le secteur bancaire. L'indice Stoxx 600 des banques (-0,61%) accuse un des plus forts replis sectoriels en Europe et à Paris, Société Générale (-0,88%) et BNP Paribas (-0,71%) signent les deux plus fortes baisses du CAC 40.

Le dollar se stabilise jeudi face à un panier de devises de référence mais reste sous pression, le billet vert souffrant également de la nouvelle polémique entourant la présidence Trump. Le président américain a soulevé un nouveau tollé en s'exprimant sur les violences à Charlottesville et en renvoyant dos à dos extrémistes de droite et contre-manifestants.

Cette position ébranle son administration et alimente les rumeurs sur de possibles départs de responsables de la Maison blanche, au premier rang desquels son conseiller économique Gary Cohn.

Donald Trump a par ailleurs démantelé mercredi deux commissions consultatives formées de chefs d'entreprise prestigieuses qui étaient de plus en plus nombreux à avoir annoncé leur démission pour protester contre sa réaction aux violences de Charlottesville.

Pour les investisseurs, cela éloigne encore la perspective de réformes économiques et fiscales promises par l'administration Trump et susceptibles de soutenir l'économie américaine.

Le secteur de la construction, qui avait été porté par la promesse d'un vaste programme de dépenses en infrastructures, souffre, son indice Stoxx 600 reculant de 0,44%.

Parmi les valeurs, le britannique Kingfisher recule de 3,6%, après avoir annoncé une nouvelle baisse de ses ventes trimestrielles, imputable notamment à un marché faible en France.

(Blandine Hénault, avec Hideyuki Sano, édité par Wilfrid Exbrayat)