(Actualisé avec précision et article du NY Times)

WASHINGTON, 19 mai (Reuters) - L'enquête judiciaire sur les liens éventuels entre l'équipe de campagne de Donald Trump et la Russie l'an dernier s'intéresse particulièrement à un haut responsable en fonction à la Maison blanche, affirme vendredi le Washington Post.

Le quotidien, qui cite des personnes proches du dossier, indique que ces sources ne veulent pas identifier plus avant ce responsable, qu'elles décrivent comme un conseiller à la Maison blanche de premier plan qui est proche du président.

Cette information est publiée alors que Donald Trump s'envole pour l'Arabie saoudite, première étape d'une tournée de neuf jours hors des Etats-Unis dont la Maison blanche estime qu'elle permettra de faire oublier la tempête politique déclenchée par le renvoi surprise du directeur du FBI, James Comey, le 9 mai dernier.

James Comey a été limogé alors qu'il dirigeait l'enquête de la police judiciaire fédérale sur une possible ingérence de la Russie dans la campagne présidentielle américaine de 2016 et d'éventuels liens entre Moscou et l'équipe de campagne du candidat républicain de l'époque, Donald Trump.

Après ce renvoi, puis les articles de presse affirmant que Trump avait auparavant demandé à Comey de cesser d'enquêter sur son ancien conseiller à la sécurité nationale Michael Flynn, toujours à propos de la Russie, Trump a été accusé par ses détracteurs d'avoir cherché à entraver l'enquête du FBI.

Et, après plusieurs jours de flottement à Washington, le département de la Justice a annoncé mercredi la nomination d'un procureur spécial pour enquêter sur la question de l'éventuelle ingérence russe dans l'élection présidentielle de 2016 et sur une éventuelle collusion avec l'équipe du candidat Trump. et

CONVERSATIONS PRIVÉES

"Comme le président l'a déjà dit, une enquête en profondeur confirmera q'il n'y a pas de collusion entre l'équipe de campagne et une quelconque entité étrangère", a déclaré le porte-parole de la Maison blanche Sean Spicer dans un communiqué en réponse à l'article du Post.

De son côté, le New York Times a annoncé vendredi que le président avait dit à des responsables russes la semaine dernière lors d'une réunion à la Maison blanche que le limogeage de Comey lui avait ôté "une grande pression" dans l'enquête sur la Russie et l'élection présidentielle.

"Je viens juste de virer le chef du FBI. Il était fou, (...)", a déclaré Trump, selon le quotidien américain, qui dit que le document sur lequel il s'appuie lui a été lu par un responsable américain. "J'ai eu une grande pression à cause de la Russie. Cela a été enlevé."

Donald Trump a rencontré le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov et l'ambassadeur de Russie aux Etats-unis dans le Bureau ovale de la Maison blanche le lendemain de l'éviction de James Comey, soit le 10 mai.

Le New York Times précise que le document est basé sur des notes prises à l'intérieur du Bureau ovale.

L'article du NYT renforce l'impression donnée par Trump lui-même dans une interview à la télévision la semaine dernière dans laquelle il déclarait que la question russe avait été un facteur du renvoi de James Comey. Mais la Maison blanche a aussi donné d'autres versions des raisons qui ont présidé au limogeage.

Interrogé sur l'article du New York Times, le porte-parole de la Maison blanche a déclaré, en parlant de l'ex-directeur du FBI : "En faisant l'intéressant et en politisant l'enquête sur l'action de la Russie, James Comey a créé une pression inutile sur notre capacité à coopérer et à négocier avec la Russie."

La véritable question, a ajouté Sean Spicer, porte sur la diffusion de "conversations privées et hautement confidentielles". (Eric Beech; Danielle Rouquié pour le service français)