Londres (awp/afp) - Les cours de l'or ont connu une semaine mouvementée, commençant par souffrir avant de se reprendre puis de se stabiliser, dans un marché ballotté au gré des mouvements du dollar et du pétrole.

Le prix de l'once de métal jaune est tombé mardi à 1.240,53 dollar, son niveau le plus faible en cinq semaines.

"Le facteur principal pesant sur les cours a été le renforcement du dollar après que deux membres de la Réserve fédérale américaine (Fed), dont le vice-président Stanley Fischer, ont mis en avant dans des discours les risques que font courir les taux d'intérêt bas" à l'économie américaine, ont relevé les analystes de Commerzbank.

Le billet vert est ainsi monté mardi à son niveau le plus fort en trois semaines face à l'euro (1,1119 dollar pour un euro).

Le renforcement du dollar rend les achats de métaux précieux, libellés en dollar, plus onéreux pour les investisseurs munis d'autres devises.

Mais rapidement, les investisseurs pariant sur la hausse des cours de l'or ont reçu un coup de pouce "sous la forme d'une chute des prix du pétrole qui a pesé sur le moral (des marchés) au niveau mondial et coupé l'appétit (des investisseurs) pour les investissements à risque", un mouvement qui tend à renforcer le métal jaune, valeur refuge par excellence, a expliqué Lukman Otunuga, analyste chez FXTM.

Cette chute des cours de l'or noir est mauvais signe pour la Fed car elle risque de freiner encore plus une inflation qui peine toujours à décoller aux États-Unis et complique la tâche de la Fed et pourrait limiter ses velléités à poursuivre le resserrement de sa politique monétaire cette année.

Même si la faiblesse de l'inflation aurait tendance à faire se détourner les investisseurs du métal jaune, "l'or pourrait s'aventurer à la hausse si les spéculations sur une nouvelle action de la Fed cette année déclinent", a prévenu M. Otunuga.

Les investisseurs se tourneraient ainsi vers l'or, non comme protection contre l'inflation mais comme valeur refuge en période d'incertitudes économiques.

D'ailleurs, pour Chris Beauchamp, analyste chez IG, l'or pourrait briller dès la semaine prochaine, aidé par un dollar de nouveau en train de s'affaiblir et une résurgence des tensions géopolitiques dans le Golfe persique.

"Et selon les nouvelles en provenance du Golfe la semaine prochaine, l'or pourrait rapidement retrouver ses sommets (en neuf mois) atteints début juin", a prévenu l'analyste.

Le 5 juin, l'Arabie saoudite et plusieurs de ses alliés ont rompu leurs liens avec le Qatar, accusé de soutenir "le terrorisme" et de se rapprocher de l'Iran chiite, rival régional du royaume saoudien. Et depuis la tension monte dans la région.

Dans le sillage de l'or, le cours de l'once d'argent est tombé mercredi à 16,35 dollars, son niveau le plus faible en cinq semaines et demie, avant de se reprendre, aidé par ailleurs par des signes de demande chinoise solide, ont relevé des analystes.

Les métaux platinoïdes ont connu des fortunes diverses, le platine évoluant comme le reste des métaux précieux et tombant mercredi à 916,60 dollars l'once mercredi, son niveau le plus faible en cinq semaines.

Le palladium a lui une nouvelle fois tiré son épingle du jeu, finissant la semaine en hausse, grâce notamment une demande robuste de l'industrie automobile car le métal précieux est utilisé dans la confection des pots d'échappement des moteurs à essence.

Sur le London Bullion Market, l'once d'or a terminé à 1.255,70 dollars vendredi au fixing du soir, contre 1.255,40 dollars le vendredi précédent.

L'once d'argent a clôturé à 16,71 dollars, contre 16,76 dollars il y a sept jours.

Sur le London Platinum and Palladium Market, l'once de platine a fini à 927 dollars, contre 923 dollars sept jours plus tôt.

L'once de palladium a terminé pour sa part à 886 dollars, contre 869 dollars à la fin de la semaine précédente.

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