Le principal indice a plongé de 10,5%, sa plus forte baisse depuis le 7 octobre 2008, où l'EGX30 avait cédé 16,5% en pleine crise financière mondiale.

"Tout est en baisse, même l'immobilier qui en général n'est pas aussi affecté", a commenté un opérateur. Le titre du promoteur Palm Hills Development affiche une chute de 14%.

La livre égyptienne est à son plus bas niveau depuis mars 2005 et a perdu près de 1% depuis que des manifestants sont descendus dans les rues mardi pour réclamer la démission du président Hosni Moubarak, s'inspirant de l'exemple tunisien.

L'inflation des prix alimentaires atteint environ 17%, bien plus qu'en Tunisie, où la contestation contre le président Zine ben Ali s'est nourrie en partie des difficultés sociales.

"La hausse des prix alimentaires ne pouvait tomber à un pire moment pour la région Moyen-Orient-Afrique du Nord étant donné les tensions politiques déjà fortes", soulignent des analystes de BNP Paribas dans une note.

"Nous voyons la prime de risque augmenter dans toute la région car les situations politiques incertaines vont probablement perdurer en 2011", ajoute la banque JP Morgan.

L'agence de notation Fitch, dont les opinions déterminent en partie le coût de la dette souveraine égyptienne, dit suivre la situation avec attention mais ne pas croire à une répétition des événements tunisiens "en raison de la relation bien plus forte entre l'armée et le parti au pouvoir".

Mais, ajoute-t-elle prudemment, "ce qu'on peut retenir de la Tunisie est que l'inattendu peut se produire soudainement."

Bureau du Caire, Jean-Stéphane Brosse pour le service français