À Paris, le CAC 40 a terminé en repli de 1,39% à 5.095,22 points, accusant une baisse de 3,55% sur l'ensemble de la semaine. Le Footsie britannique a cédé 0,44% et le Dax allemand a perdu 1,77%.

L'indice EuroStoxx 50 s'est replié de 1,5%, le FTSEurofirst 300 de 0,87% et le Stoxx 600 de 0,9%. Ce dernier a clôturé à un plus bas de 13 mois après avoir perdu 3,15% sur la semaine.

A Wall Street, le Dow Jones a effacé ses gains initiaux et cède 0,28%. Le S&P 500 abandonne 0,55% et le Nasdaq composite recule encore de 0,84%.

La décision de Donald Trump d'imposer des droits de douane sur un maximum de 60 milliards de dollars (49 milliards d'euros) d'importations chinoises a provoqué une onde de choc sur les marchés, qui redoutent une escalade des tensions commerciales entre les deux plus grandes puissances économiques mondiales.

Si une période de consultation doit s'ouvrir, qui donnera aux lobbies industriels et aux parlementaires l'occasion de raccourcir la liste proposée qui porte sur 1.300 produits, la Chine a d'ores et déjà évoqué des mesures de rétorsion.

"Donald Trump cherche à installer un rapport de force avec ses principaux partenaires économiques, mais il n'est pas certain que sa stratégie, qui consiste à sanctionner avant et à discuter après, produise beaucoup de résultats", veut croire Tangi le Liboux, stratège marchés chez Aurel BGC.

"Les Américains sont des pragmatiques : la chute de Wall Street ne va pas manquer d'inquiéter Donald Trump et l'administration américaine sait pertinemment que des mesures de représailles feront souffrir l'économie des Etats-Unis."

En attendant, l'indice MSCI ACWI, qui regroupe 47 marchés développés et émergents, a accusé un repli hebdomadaire de 3,6% pour retomber à un plus bas de plus de cinq semaines.

Pour ajouter à la prudence, Donald Trump a menacé vendredi d'opposer son veto à une proposition de loi de financement adoptée par le Congrès en raison de dispositions qu'il conteste sur l'immigration, ce qui pourrait aboutir en fin de journée à un nouveau "shutdown" des administrations fédérales.

Sur le marché des changes, le dollar abandonne 0,43% face à un panier de devises de référence tandis que le rendement des Treasuries à 10 ans retombe à 2,83% après un pic à 2,936% jeudi dans le sillage du communiqué de politique monétaire de la Réserve fédérale.

En Europe, le Bund allemand de même échéance s'est replié à 0,529%, un plus bas depuis la mi-janvier.

Outre les emprunts d'Etat, le regain d'aversion au risque, qui s'accompagne d'une remontée de la volatilité, a favorisé les autre actifs refuges comme le yen (+0,34%) et l'or (+1,59%), au plus haut depuis un mois.

DÉGAGEMENTS SUR LES TECHS ET L'AUTOMOBILE

Le marché pétrolier échappe toutefois au mouvement de correction sur les actions, soutenu par les déclarations de l'Arabie saoudite sur sa volonté de poursuivre en 2019 la coordination avec la Russie et d'autres producteurs extérieurs à l'Opep pour désengorger le marché mondial.

Le Brent a dépassé la barre des 70 dollars, pour la première fois depuis début février, et le baril de brut léger américain (WTI) évolue au-dessus des 65 dollars.

Aux valeurs en Europe, les secteurs les plus exposés aux tensions commerciales - industrie et technologie en tête - ont été logiquement les plus pénalisés.

L'indice Stoxx du compartiment technologique a lâché 1,26% et celui de l'automobile a reculé de 1,9%.

A Paris, STMicroelectronics (-3,84%) a accusé le plus fort repli du CAC 40, suivi d'ArcelorMittal (-3,38%) et de Michelin (-3,21%) qui a souffert en outre d'un abaissement du conseil de Morgan Stanley.

Lanterne rouge du SBF 120, Wendel a de nouveau chuté (-6,07%) après la dégradation de la recommandation de Société générale à "conserver" contre "acheter". Analystes et investisseurs s'inquiètent des difficultés du groupe d'infrastructures IHS, détenu à 21,3% par la société d'investissement.

Le distributeur britannique Next s'est quant à lui distingué à la hausse, avec un bond de 7,67%, la plus forte hausse du Stoxx 600, le marché saluant le maintien de sa prévision de bénéfice annuel.

Les compartiments les plus endettés, comme les télécoms (+0,17%) et les services aux collectivités (+0,06%), ont surnagé, profitant de la nette baisse des rendements obligataires.

(Édité par Wilfrid Exbrayat)

par Blandine Henault