La hausse du produit intérieur brut est ressortie à 6,8% sur un an pour la période octobre-décembre, un rythme équivalent à celui du trimestre précédent mais supérieur à la prévision des économistes qui était de 6,7%, montrent des données officielles publiées jeudi.

Sur l'ensemble de l'année dernière, la croissance ressort à 6,9% en moyenne et enregistre sa première accélération depuis 2010.

Elle dépasse nettement la prévision gouvernementale qui était de 6,5%, après 6,7% en 2016, qui représentait le rythme d'expansion le plus faible en 26 ans.

Les responsables économiques chinois essayent de préserver la stabilité financière et de prévenir une explosion de l'endettement sans trop freiner la croissance.

"La croissance chinoise est très saine", a dit Iris Pang, économiste chez ING. "Les risques qui nous inquiétaient pour 2017, comme les conséquences négatives sur le PIB des réductions de surcapacités, ne se sont pas matérialisés parce que de nouveaux secteurs ont émergé pour favoriser la croissance de la production."

La croissance du PIB s'est établie à 1,6% au quatrième trimestre par rapport au trimestre précédent, pour lequel elle a été révisée à 1,8%, selon le Bureau national de la statistique.

La solide performance de l'économie dans son ensemble recouvre toutefois des signes d'affaiblissement de la dynamique, les entreprises étant confrontées à une hausse de leurs coûts de financement en lien avec les efforts du gouvernement pour maîtriser la progression du crédit.

La hausse de l'investissement, qui dépend très largement des décisions gouvernementales, a ralenti à +7,2% sur l'année, son rythme de croissance le plus faible depuis 1999.

La progression des exportations et des importations a aussi ralenti en décembre après leur bond du mois précédent.

"Nous nous attendons à un ralentissement de la croissance à 6,5% cette année pour des raisons telles que l'intensification de la réduction de l'endettement et des efforts structurels comme la lutte contre la pollution", a prévenu Chi Lo, économiste chez BNP Paribas AM.

"Il y a aussi des évolutions cycliques adverses comme un ralentissement du marché immobilier, un manque de dynamisme de l'investissement privé et une réduction de la stimulation budgétaire", a-t-il ajouté.

(Marc Joanny pour le service français, édité par Bertrand Boucey)

par Kevin Yao et Elias Glenn