La police italienne a déclaré jeudi qu'elle avait découvert une escroquerie d'un milliard d'euros visant à obtenir des crédits d'impôt illégaux dans le cadre d'incitations gouvernementales destinées à encourager la rénovation des habitations.

La police financière (GdF) de la ville de Savone, dans le nord-ouest du pays, a déclaré avoir placé 311 personnes sous enquête et saisi des crédits d'impôt d'une valeur d'un milliard d'euros (1,09 milliard de dollars) après avoir perquisitionné 85 entreprises dans 10 régions italiennes.

"Il s'agit de la plus grande opération de ce type en Italie à ce jour", a déclaré par téléphone à Reuters un officier du commandement provincial de la GdF, qui a refusé de donner son nom.

Ces dernières années, l'Italie a mis en place un certain nombre de programmes visant à stimuler l'économie, notamment le Superbonus, qui permettait aux propriétaires de déduire de leurs impôts 110 % du coût des travaux d'économie d'énergie, ou d'utiliser le crédit d'impôt massif comme moyen de paiement lorsqu'ils traitent avec des constructeurs ou des banques.

Les enquêteurs affirment que ces initiatives sont facilement détournées et le gouvernement du Premier ministre Giorgia Meloni a révélé le mois dernier qu'il avait découvert 16 milliards d'euros de fraudes liées aux différents systèmes de primes.

Mardi, les législateurs italiens ont approuvé des mesures visant à limiter ces coûteuses incitations qui, en plus d'attirer les criminels, se sont avérées beaucoup plus populaires que prévu auprès des propriétaires légitimes, creusant ainsi un trou dans les comptes de l'État.

Lors de l'opération de jeudi, la police a déclaré avoir découvert que le milliard d'euros de crédits d'impôt "était totalement inexistant, car il a été obtenu par l'utilisation de fausses factures pour des travaux qui n'ont jamais été effectués".

Selon la police, les investigations ont ensuite permis de découvrir que l'escroquerie présumée dans la province de Savone avait été reproduite à l'échelle nationale par d'autres entreprises, dont certaines se sont révélées être des sociétés fictives vides.

(1 $ = 0,9198 euros) (Reportage d'Emilio Parodi, édition de Christina Fincher)