DOHA, 24 juin (Reuters) - Le Qatar étudie la liste des doléances présentées par l'Arabie Saoudite et trois de ses alliés, mais a estimé samedi que ces demandes n'étaient pas raisonnables, ni réalisables.

"Nous examinons ces demandes par respect pour (...) la sécurité régionale et il y aura une réponse officielle de notre ministère des Affaires étrangères", a annoncé le porte-parole du gouvernement Sheikh Saif al-Thani, dans un communiqué envoyé à Reuters.

Après avoir rompu le 5 juin dernier leurs relations avec le Qatar, l'Arabie saoudite, l'Egypte, Bahreïn et les Emirats arabes unis ont transmis vendredi à Doha treize requêtes présentées comme conditions à une sortie de crise.

Les quatre Etats réclament entre autres la fermeture de la chaîne de télévision Al Djazira, une limitation des relations avec l'Iran et une rupture des liens avec des organisations classées terroristes.

Le communiqué qatari note l'appel du secrétaire d'Etat américain, Rex Tillerson, qui avait invité Riyad et ses alliés à remettre à l'émirat une liste de doléances "raisonnable et réalisable" afin de normaliser la situation.

"Cette liste ne satisfait pas ce critère", poursuit le porte-parole du gouvernement.

Une agence qatarie semi-gouvernementale, la Commission nationale des droits de l'homme, a estimé samedi que la liste de doléances constituait une violation des conventions internationales en la matière et ne devait en aucun cas être acceptée par Doha.

"En acceptant ces demandes et ces conditions le Qatar serait tenu pour responsable internationalement et violerait ces engagements dans les conventions en matière de droits de l'homme".

(Rania El Gamal et Tom Finn, Julie Carriat pour le service français)