Le Sénat nigérian a proposé jeudi de durcir considérablement les peines pour le trafic de drogue, en faisant de la peine de mort la nouvelle peine maximale, par le biais d'une modification de la loi.

L'amendement, qui n'est pas encore entré en vigueur, remplace l'emprisonnement à vie, qui était auparavant la peine la plus sévère.

Le Nigeria, pays le plus peuplé d'Afrique avec plus de 200 millions d'habitants, est passé ces dernières années du statut de point de transit pour les drogues illicites à celui de producteur, consommateur et distributeur à part entière.

L'abus d'opioïdes, en particulier le tramadol et les sirops antitussifs contenant de la codéine, est très répandu au Nigéria, selon l'Agence nationale pour l'administration et le contrôle des aliments et des médicaments, qui a interdit la production et l'importation de sirops antitussifs contenant de la codéine en 2018.

Si le cannabis est cultivé localement, la cocaïne, la méthamphétamine et d'autres stupéfiants sont acheminés dans le pays en même temps que les opioïdes pour alimenter un problème d'addiction croissant.

La législation découle d'un rapport des commissions sénatoriales sur le pouvoir judiciaire, les droits de l'homme et les questions juridiques, ainsi que sur les drogues et les stupéfiants, que le sénateur Mohammed Monguno a présenté lors de la session plénière de jeudi.

Les partisans de la loi ont fait valoir que la menace d'exécution serait plus dissuasive pour les trafiquants de drogue que l'emprisonnement à vie.

Les législateurs qui se sont opposés à la mesure ont exprimé des inquiétudes quant à la nature irréversible de la peine de mort et à la possibilité de condamnations injustifiées.

La Chambre des représentants avait déjà adopté le projet de loi, mais sans la disposition relative à la peine de mort. Cinq membres choisis du Sénat et de la Chambre devront harmoniser les deux versions avant qu'elles ne soient transmises au président.