Le bitcoin se décrit non seulement comme une nouvelle technologie née en 2009 mais comme la première monnaie décentralisée. Son succès est patent puisque à ce jour, elle représente plus de 50 % des volumes du marché des crypto-monnaies de plus de 100 milliards de dollars. Les investisseurs qui utilisent cette devise virtuelle possèdent tous les profils. De la spéculation au paiement en ligne, l’utilisation se diversifie de plus en plus par les agents économiques même si cela reste extrêmement marginal.

Le cœur du système constitué par la blockchain (réseau d’ordinateurs) permet non seulement la décentralisation mais aussi la sécurité de l’ensemble avec une division du risque. Cette embellie sur les monnaies numériques s’explique en partie par la déconnexion vis-à-vis des banques centrales, donc sans lien avec les politiques monétaires dirigées, mais aussi par un protocole relativement sécurisé. En effet, depuis huit ans que le bitcoin existe, aucune affaire n’est venue entacher la fiabilité des négociations.

Les performances du bitcoin restent impressionnantes depuis sa création. Les statistiques font tourner la tête : 800% en 12 mois, 2100% en deux ans. A mi-octobre, une seule unité valait 5700 USD soit 4 fois le prix d’une once d’or.

Les ICO (levées de fonds ou Initial Coin Offering), un peu partout sur la planète, mais surtout en Asie, ont participé à l’essor du sous-jacent. Certes le parcours brille de mille feux mais le niveau de volatilité peut inquiéter les intervenants, en atteignant des niveaux stratosphériques de 90%. Il devient délicat, de par son comportement, de considérer cette monnaie comme une valeur refuge.

Les postures peuvent s’avérer très divergentes même au niveau des grandes institutions bancaires. En effet, JP Morgan par l’intermédiaire de son président Jamie Dimon vient d’émettre des doutes sur la sécurité de ces monnaies électroniques, en évoquant le risque d’implosion et d’escroquerie, alors que Goldman Sachs montre un réel engouement en voulant créer un desk dédié au trading sur ces crypto-monnaies. Le bitcoin arrive, par conséquent à un tournant de son jeune parcours, tellement les opinions divergent. Entre la confirmation de sa notoriété actuelle pour entrer dans la sphère économique réelle ou la fin de la bulle, la suite n’aura pas la même saveur.

Le rôle des gouvernements pourrait influencer considérablement son comportement. Vont-ils l’autoriser ou vont-ils créer leurs propres monnaies numériques ? La Chine vient d’interdire les échanges en bitcoin contrairement au Japon qui l’a légalisé.
Une chose est certaine, ces convictions discordantes ne devraient pas réduire la volatilité sur la principale monnaie virtuelle. Le challenge apparaît, donc, considérable mais passionnant.