Lifting

Les actions Lyft se sont envolées de 70% hier soir après la clôture, à l'annonce d'un objectif d'amélioration de la marge d'Ebitda de 500 points de base en 2024. Le problème, c'est que le service de communication financière s'est trompé d'un zéro. Rétropédalage et publication d'un communiqué rectificatif dans la foulée. Il fallait lire que la marge d'Ebitda augmentera de 50 points de base, et pas de 500 ! Bon, le marché a quand même jugé les chiffres suffisamment convaincants pour laisser la valeur en gain de 17% post-séance. Par contre, on ne sait toujours pas si Lyft a un modèle économique.

Pas nickel

La situation des producteurs de nickel en Nouvelle-Calédonie s'est encore dégradée dernièrement. Glencore a confirmé lundi son souhait de céder ses parts de 49% dans Koniambo Nickel SAS (KNS), tout en annonçant la suspension de la production de l'usine de traitement de KNS pendant six mois. La France avait annoncé plus tôt dans le mois une aide de 200 M€ en faveur de KNS, mais Glencore a souligné que "même avec l'aide proposée par le gouvernement français, les coûts d'exploitation élevés et les conditions actuelles très faibles du marché du nickel signifient que KNS reste une opération non rentable". KNS est une coentreprise entre Glencore et de la Société Minière du Sud Pacifique SA (SMSP), contrôlée par la province nord de la Nouvelle-Calédonie.

L'île possède certaines des plus grandes réserves de nickel au monde, mais les coûts élevés et les tensions politiques ont laissé les trois sites régionaux exsangues. Eramet, via la SLN, exploite le second site et Prony Resources (dont Trafigura est actionnaire minoritaire) le troisième.

"Eramet, comme ses pairs, va devoir prendre des mesures supplémentaires qui ne seront peut-être pas si faciles à mettre en œuvre, tant sur le plan politique que financier", note l'analyste d'AlphaValue Fabrice Farigoule. "Eramet a annoncé qu'elle cesserait de financer sa filiale, mais l'enjeu politique est de taille : l'industrie minière et métallurgique représente environ 25% de l'économie locale et le gouvernement français est certainement mal à l'aise à l'idée que la situation puisse se dégrader complètement", ajoute-t-il. Les enjeux concernant Eramet ont été présentés ici.

Nickel

Evolution des cours du nickel sur dix ans

Et Bim !

Vous pensiez qu'ARM Holdings était l'action-AI la plus hype de la semaine ? Vous vous trompiez : c'est Beamr Imaging. La petite société américaine végétait entre 1 et 3 dollars depuis des semaines, jusqu'à la séance de lundi, lorsque le titre est passé de 2,11 à 34,94 USD. Une multiplication par 17 qui a suivi ce communiqué. On peut y lire que Beamr Imaging et Nvidia vont présenter lors d'une conférence professionnelle une solution permettant d'accélérer l'adoption du standard vidéo AV1, qui pourrait répondre à la problématique de son adoption "lente en raison des processus très complexes et coûteux de mise à niveau des vidéothèques existantes dans des marchés en croissance comme l'intelligence artificielle (IA), l'apprentissage automatique, le streaming et le contenu généré par l'utilisateur." Evidemment, un communiqué qui contient les termes Nvidia et IA, c'est dans l'air du temps.

L'action Beamr n'a pas terminé au plus haut de la séance lundi, elle en était même très loin, à 9,95 USD au lieu de 34,94 USD. Ça fait quand même une belle hausse de 372% sur la séance. Sauf si vous aviez acheté au plus haut bien sûr, auquel cas vous étiez en moins-value de 72%. Mais pas de panique, la spéculation effrénée a repris hier (+42%) et se profile encore aujourd'hui (+15% en préouverture). Patience, le titre n'a plus qu'à progresser de 150% pour que vous rentriez dans vos frais. A ce stade, on ne sait pas si l'accord de R&D avec Nvidia va rapporter quelque chose à Beamr, dont le chiffre d'affaires était pour l'heure équivalent à celui d'une grosse boulangerie au 1er semestre, soit environ 955 000 USD.