Le secrétaire américain à l'agriculture, Tom Vilsack, a déclaré mercredi que l'administration Biden cherchait des moyens "créatifs" de vendre davantage de produits laitiers américains au Canada après qu'un groupe spécial de règlement des différends commerciaux a statué en faveur des restrictions canadiennes sur les quotas d'importation de produits laitiers.

M. Vilsack a déclaré à Reuters que le ministère américain de l'agriculture et le bureau du représentant américain au commerce évaluaient les prochaines étapes du différend de longue date sur le marché laitier largement fermé du Canada, mais il a refusé de dire s'ils lanceraient de nouveaux défis dans le cadre de l'accord commercial entre les États-Unis, le Mexique et le Canada (USMCA).

"Ce que je peux vous dire, c'est que nous allons continuer à chercher des moyens créatifs de promouvoir et de vendre des produits laitiers au Canada et d'obtenir notre juste part du marché, comme les Canadiens l'ont promis", a déclaré M. Vilsack lors d'une réunion avec des journalistes et des rédacteurs de Reuters à Washington.

Il n'a pas indiqué de mesures spécifiques, mais a déclaré que l'USDA et l'USTR s'efforceraient de persuader le Canada d'offrir des débouchés commerciaux "de la même manière qu'ils vont exprimer la nécessité d'une plus grande ouverture de certains de nos marchés. Ce travail de sensibilisation va se poursuivre.

Un groupe de trois personnes a rejeté les arguments des États-Unis selon lesquels le Canada limitait indûment l'accès des États-Unis à son marché laitier en attribuant la plupart des quotas d'importation aux transformateurs canadiens de lait en poudre, de fromage, de crème glacée et d'autres produits laitiers sur la base d'une approche fondée sur la part de marché.

C'est la deuxième fois que l'USTR dépose une plainte concernant la mise en œuvre par le Canada de l'accès limité au marché accordé dans le cadre de l'accord commercial USMCA de 2020. L'USTR a remporté la première manche, forçant le Canada à réviser ses pratiques en matière de quotas, mais a fait valoir que celles-ci empêchaient les détaillants et les opérateurs de services alimentaires d'acheter des produits laitiers américains finis moins chers.

L'accord USMCA a maintenu en place le système canadien de gestion de l'offre, vieux de plusieurs décennies, qui restreint la production nationale de produits laitiers, d'œufs et de volailles afin de stabiliser les revenus des producteurs laitiers tout en les protégeant de la concurrence des importations grâce à des droits de douane élevés.

M. Vilsack a déclaré que l'USDA et l'USTR se concentreraient sur l'application de la décision 2022 du groupe spécial de règlement des différends afin de "s'assurer que la reconnaissance et l'orientation de la première décision soient maintenues". Dans cette décision, un groupe spécial de règlement des différends de l'USMCA a estimé que le fait de réserver 80 à 85 % des contingents tarifaires aux transformateurs canadiens constituait une violation de l'accord

Il a déclaré que le système de gestion de l'offre du Canada avait pour conséquence que les consommateurs canadiens "dépensaient beaucoup plus pour les produits laitiers qu'ils ne le devraient".

Il a toutefois reconnu que ce système était bien ancré dans la politique canadienne et qu'il bénéficiait d'un solide système de défense des intérêts. Les quelque 10 000 producteurs laitiers du Canada constituent l'un des lobbies politiques les plus influents du pays. La plupart d'entre eux travaillent au Québec et en Ontario, les provinces qui comptent le plus grand nombre de sièges au Parlement. (Reportage de David Lawder à Washington, complété par Andrea Shalal et Leah Douglas à Washington et David Ljunggren à Ottawa, sous la direction de Matthew Lewis)