Lundi 20
novembre
Le point hebdo de l'investisseur
intro Les places européennes ont de nouveau cédé du terrain la semaine dernière, impactées notamment par le rebond de la monnaie unique et la mauvaise orientation de l'automobile et des banques.
Les incertitudes concernant la réforme fiscale américaine n'auront toutefois pas impacté Wall-Street qui se maintient à quelques encablures de ses records.
Indices

Les indices américains ont une nouvelle fois fait preuve de résilience malgré une Europe fébrile qui a enchaîné les séances baissières. Le S&P500 a perdu 0.13% sur la semaine, le DOW JONES 0.27% alors que le NASDAQ COMPOSITE se paie le luxe d'inscrire un nouveau record absolu (+0.47%).

En Europe, c'est la Grèce qui enregistre la plus mauvaise performance hebdomadaire (-2.95%) suivie par l'Italie (-2.07%). Le DAX et le CAC40 cèdent en moyenne 1.1% tandis que l'Espagne et le Portugal reculent de 0.8%.
En Asie, le NIKKEI a cédé 1.25%, pénalisé par des prises de bénéfices et la hausse du yen. La Chine a, pour sa part, perdu 1.44%.

Graphique du NASDAQ COMPOSITE

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L'avancée de l'indice des valeurs technologiques s'exerce sans limite, avec un mouvement ascendant de plus en plus intense.
Fonds EUROPA ONE

Le Stoxx Europe 600 a perdu 1.2% la semaine dernière, tout comme le fonds Europa One, sans mouvement particulier au sein de notre sélection.
Le fonds est parvenu jusqu'ici à conserver l'intégralité de son avance et affiche toujours une surperformance de l'ordre de 20% depuis son lancement. Les dernières publications, digérées, devraient nous inciter à faire quelques arbitrages cette semaine, probablement les derniers de l'année.
Matières premières

En dépit des propos rassurants du ministère saoudien de l’Energie sur l’éventuelle extension de l’accord de l’OPEP portant sur la production, l’or noir a abandonné 0,35% en données hebdomadaires. Les opérateurs restent néanmoins attentifs à l’appareil productif américain, dont la vigueur pourrait contrebalancer en partie les efforts du cartel pour rééquilibrer le marché. Le WTI se traite ainsi autour de 56.8 USD tandis que le Brent se négocie à 62.7 USD le baril.

Les métaux précieux reprennent des couleurs après une longue séquence de consolidation. L’or et l’argent profitent ainsi du scepticisme des investisseurs quant à la capacité de l’administration Trump à faire adopter la grande réforme fiscale. Le métal jaune gagne 1.2% à 1293 USD tandis que l’argent progresse de 1.6% à 17.3 USD l’once. Les métaux industriels ont, quant à eux, fini la semaine en ordre dispersé. Le cuivre et le nickel perdent respectivement 0.5% et 0.6% tandis que l’aluminium et l’étain s’apprécient de 0.7% et 0.2%.

Les cours du maïs se sont légèrement repliés cette semaine à Chicago, ployant sous l'abondance de l'offre en cette fin de saison aux Etats-Unis. Le blé a aussi baissé tandis que le soja a terminé la semaine sur une note solide.
Marchés actions

Altice dans la tempête boursière
Le groupe propriétaire de SFR a connu une quinzaine délicate, avec l’effondrement de son cours de bourse, perdant 49% lors de cette séquence temporelle. Les résultats décevants de l'opérateur télécom sont venus se télescoper avec les 51 milliards d’endettement de la holding. Résultat, Patrick Drahi, actionnaire à 25% du groupe a dû reprendre les commandes de la direction.

La partie à taux variable de la dette reste minoritaire et les taux bas actuels n’affectent pas, outre mesure, son poids financier.
La question réside premièrement dans la problématique de l’augmentation de l’ARPU (Average Revenu Per User : revenu moyen par utilisateur) trop faible à ce jour, en sachant que les réductions de coûts ont déjà atteint leur potentiel. Deuxièmement, la stratégie du contenu média peut être remise en cause contrairement à Orange qui développe la partie banque. L’avenir tranchera par le choix des utilisateurs.


Chute du titre Altice

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Marché obligataire

Le marché des emprunts d’Etats se détend globalement. En Europe, le Bund revient sur un rendement de 0.36%, l’OAT accomplit le même repli à 0.7%. L’Espagne et l’Italie se stabilisent à respectivement 1.53% et 1.8%. En revanche, le taux grec se tend à 5.12% (+14 points de base par rapport à la semaine dernière). De l’autre côté de l’Atlantique, le Tbond américain se détend aussi à 2.34%.

Mais c’est au Venezuela que l’actualité se déroule, avec une poussée sans précèdent du taux à dix ans pour atteindre 45%, avec même un pic à 55% (voir graphique). Le défaut partiel de paiement repousse les investisseurs et la note du pays est passée de CC à SD, par l’agence Standard and Poor's, avant dernier niveau avant D qui signifie « en défaut ».


Taux à 10 ans du Venezuela

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Marché des changes

L'euro gagne un peu de terrain face à un dollar qui reste lesté par les incertitudes entourant la réforme fiscale aux États-Unis,et ce, malgré son adoption jeudi par la Chambre des Représentants. L’euro revient ainsi au seuil des 1.18 USD.
Par ailleurs, l’euro s’est légèrement apprécié face au franc suisse à 1.165 CHF et se stabilise face au yen à 132 JPY.
Statistiques économiques

Les stocks de pétrole ont progressé de façon inattendue la semaine dernière aux Etats-Unis (1.9M contre -2.1M anticipé). La production industrielle, l’indice des prix à la production et les ventes au détail furent meilleurs qu’attendu, alors que les inscriptions au chômage et les prix à l’importation ont déçu. Enfin, l’indice des prix à la consommation était conforme aux attentes, et les mises en chantier et les permis de construire ont battu le consensus.
En zone euro, le PIB trimestriel et les prix à la consommation se sont révélés conformes aux attentes alors que l’indice ZEW du sentiment économique a déçu en Allemagne.

Nous prendrons connaissance cette semaine, outre-Atlantique, des ventes de logements existants, des ventes de biens durables, des inscriptions au chômage, des stocks de pétrole et enfin, de l’indice de confiance du Michigan. En zone euro, seront publiés les indices PMI manufacturier et services ainsi que l’indice de confiance des consommateurs.
Dernière ligne droite d’un long chemin tranquille

Les investisseurs poursuivent une phase de réflexion légitime sur les indices, avant de débuter le dernier mois bousier de 2017. Un cru qui aura été marqué, avant tout, par un faible niveau de volatilité jamais atteint sur une si longue période. Les récents résultats des sociétés européennes ont quelques fois déçu, entraînant une perturbation dans les avancées des actions en Europe. Les cas d’Altice et Elior, à la bourse de Paris, montrent clairement que les opérateurs peuvent se dégager rapidement des dossiers sans regarder les prix, d’où l’effondrement des valorisations.
Ces situations spéciales ont bloqué à court terme la progression des indices européens, validant une correction ponctuelle avant de reprendre, vraisemblablement leur tendance de fond haussière à moyen long terme.