Lundi 19
mars
Le point hebdo de l'investisseur
intro Les places financières ont terminé en ordre dispersé la semaine dernière, dans un climat dominé par les craintes persistantes de guerre commerciale, de remontée plus rapide des taux d’intérêt aux Etats-Unis et la résurgence des tensions géopolitiques au Moyen-Orient.
La prudence s’impose en ce début de semaine alors que la Fed pourrait procéder à un nouveau resserrement monétaire dès mercredi.
Indices

Ce sont les indices américains qui ont le plus baissé la semaine dernière. Le DOW JONES a perdu 1.54%, le S&P500 1.24% et le NASDAQ100 1.14% (voir graphique).
En Europe, l'Espagne signe la meilleure performance hebdomadaire, avec un gain de 0.77%, suivie par l'Italie +0.49% et l'Allemagne +0.36%. Le Portugal a gagné 0.22%, le CAC40 seulement 0.16%.
A contre-tendance, on retrouve la Grèce (-0.93%) puis le Royaume-Uni (-0.84%).

En Asie, la Chine cède 1.12% alors que le Japon progresse de 0.97% (il reperdait néanmoins 0.7% ce lundi, en grande partie avec le raffermissement du yen).


Graphique du Nasdaq100

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Après une tentative d'extraction haussière et l'enregistrement de nouveaux records historiques, le NASDAQ100 s'attaque à la borne basse d'un biseau ascendant, avec un gap baissier à l'ouverture. La rupture de cette zone de cours fragiliserait incontestablement la configuration.
Fonds EUROPA ONE

Notre fonds Europa One a cédé 0.7% sur la séquence hebdomadaire, alors que notre benchmark, le Stoxx Europe 600 Net Return a reculé de 0.05%. Notre sélection a, en effet, été pénalisé par le repli de la société belge, BPost (-25%), dont les révisions de chiffre d’affaires et de BNA pour l’année 2018 n’ont pas été affectées.
Les deux valeurs industrielles Inficon (+9.7%) et Lufthansa (+6.2%) ont tiré le fonds vers le haut suite à de bonnes publications de résultats.

Trois sociétés, qui généralement publient conformément, voire au-delà des attentes, vont dévoiler leurs résultats annuels cette semaine, il s’agit de Trigano, Jenoptik et Koening & Bauer.
Matières premières

Le pétrole a aligné une deuxième semaine consécutive de hausse, soutenu d’une part par un regain de tensions au Moyen-Orient et d’autre part par l’optimisme de l’Agence Internationale de l’Energie, qui a revu à la hausse ses prévisions de demande mondiale de brut. Dans son dernier rapport mensuel, l’AIE estime cette demande en 2018 à 99,3 mbj, plus qu’initialement anticipé. Concernant les tensions géopolitiques, les opérateurs ont pris en compte les propos très offensifs du prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane, qui n’a pas écarté la possibilité de développer des armes nucléaires si l’Iran devait faire de même. A ce titre, le WTI progresse de 1.6% à 62.2 USD le baril.

En dépit d’une semaine globalement négative pour les indices américains, les métaux précieux restent hors des radars des investisseurs. L’aversion au risque n’est pas au rendez-vous, à l’image du VIX qui se stabilise autour de 15. L’or et l’argent perdent ainsi du terrain, à respectivement 1320 USD et 16.3 USD l’once.
Les métaux de base terminent la semaine en ordre dispersé. L’aluminium et l’étain enregistrent une nouvelle séquence de baisse à 2062 USD et 20900 USD tandis que le cuivre et le nickel reprennent des couleurs.
Du côté des matières premières agricole, le cacao se distingue en reprenant près de 20% sur le dernier mois (voir graphique).

Evolution du cacao

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Marchés actions

Air France : le trou d’air

Le nouveau pensionnaire du CAC Mid 60 (antichambre du CAC40) connaît une grosse défaillance depuis le 1er janvier. Un repli spectaculaire de 30% s’inscrit après une année 2017 de haut vol, puisqu’Air France a gagné 162%.
Les charges de restructuration, la facture en carburant et les coûts des grèves pèsent encore sur les comptes de la compagnie et sur sa compétitivité. L’année sera, par conséquent, très «challenging» pour la direction. L’Etat français possède plus de 17% du capital pour un flottant de 76% alors que les salariés en détiennent 5.7%. La réduction de la dette constitue un objectif prioritaire du plan stratégique Perform2020, qui repose sur trois piliers majeurs (croissance, compétitivité et discipline financière).

Graphique d'Air France

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Marché obligataire

La détente constitue le maître mot sur les marchés des emprunts d’Etats. Le Bund allemand cède 6 points de base à 0.57% de rendement, ainsi que l’OAT française à 0.81%. La référence portugaise revient à 1.7% (-8 pts) ainsi celle que l’Espagne (-4 pts).
Aux Etats-Unis, la stabilité caractérise la séquence hebdomadaire écoulée malgré, probablement, la prochaine augmentation de taux de la Fed cette semaine. La volatilité pourrait reprendre prochainement sur les taux de marchés après une normalisation des taux monétaires.
Marché des changes

Alors que les cambistes attendent l’intervention cette semaine de Jerome Powell, au cours de laquelle une hausse des taux directeurs demeure grandement anticipée, l’euro consolide face au dollar à 1.23 USD. Ce dernier reste soutenu par des données encourageantes sur l’économie des Etats-Unis. Le billet vert a ainsi profité la semaine passée du repli des inscriptions hebdomadaires au chômage ou encore de la bonne progression de l’activité manufacturière.

Par ailleurs, la monnaie unique gagne du terrain face au franc suisse à 1.17 CHF et en cède face au yen à 130 JPY.
Statistiques économiques

Les données macroéconomiques étaient mitigées la semaine dernière aux Etats-Unis. L’indice manufacturier de la Fed de New York, la confiance des consommateurs, le taux d’utilisation des capacités et la production industrielle ont agréablement surpris. A l’inverse les ventes au détail et l’indice PhillyFed ont déçu, et l’indice des prix à la consommation est resté stable à 0.2%. Enfin, les stocks de pétrole ont atteint les 5 millions de barils, contre 2.2 millions attendu.
En Europe, la production industrielle et l’indice des prix à la consommation sont ressortis sous les attentes (à respectivement -1.0% et 1.1%), alors que les créations d’emplois étaient comme attendu (0.3%).

Outre-Atlantique, il n'y aura pas de statistique majeure avant mercredi, où nous prendrons connaissance des ventes de logements existants, des stocks de pétrole bruts et surtout, des taux d’intérêt fixés par la Fed. Les inscriptions au chômage, l’indice des prix de l’immobilier, les ventes de logements neufs et les commandes de biens durables clôtureront la semaine.
Du côté de l'Europe, l’indice ZEW du sentiment économique allemand sera dévoilé mardi, l’indice allemand Ifo du climat des affaires sortira jeudi, tout comme les indices flash PMI manufacturier et des services.
Des reprises trop isolées

L’indécision domine les échanges sur les différents marchés actions. A ce jour, seules les valeurs technologiques, à l’image du Nasdaq, ont enregistré des récents records depuis la crise. A l’intérieur de nos portefeuilles, certaines actions de ce secteur dynamique affichent déjà des performances notoires sur 2018 (> 20%), malgré la stabilisation des indices.
Néanmoins, ce signal isolé ne suffit pas à restaurer durablement la confiance. Par conséquent, la phase de réflexion va perdurer, se caractérisant par des avancées indicielles rapides et des rechutes de la même intensité.
L’actualité sur les intentions de protectionnisme américain et le débat concernant les risques de reprise inflationniste participent fortement à ce parcours en dents de scie, sans tendance directionnelle.