Lundi 21
août
Le point hebdo de l'investisseur
intro Malgré quelques dégagements en fin de semaine suite aux attentats en Espagne, les principaux indices européens ont enregistré une performance hebdomadaire positive. Wall-Street a en revanche sous-performé, avec les incertitudes sur l’évolution des politiques monétaires des banques centrales et les polémiques entourant le président américain.
Indices

Excepté le Portugal qui a cédé 0.3% la semaine passée, tous les indices européens ont gagné du terrain. La meilleure performance est à mettre au compte de l'Italie (+2.16%), suivie par l'Allemagne (+1.26%) et la France (+1.05%). L'Espagne a progressé de 1% et la Grèce, de seulement 0.15%.
Aux Etats-Unis, une fois n'est pas coutume, c'est le DOW JONES qui a signé la plus mauvaise performance (-0.84%). Le S&P500 et le NASDAQ100 ont perdu 0.7%.
En Asie, le NIKKEI a perdu 1.31% alors que la Chine a engrangé 1.87%.

Graphique du Nikkei

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L'indice japonais décroche de sa phase de latéralisation, fragilisant ainsi sa configuration.
Matières premières

Le pétrole enregistre une performance hebdomadaire positive et ce, malgré une tendance plutôt morose tout au long de la semaine. Les opérateurs sont effectivement restés inquiets face à une hausse de la production américaine, à laquelle s’est ajoutée une baisse de la demande asiatique (perçue à travers un ralentissement de l’activité des raffineries chinoises). Néanmoins, le fort rebond des cours pétroliers en fin de semaine, dopé par un nouveau repli du dollar, permet au prix du WTI de s’apprécier d’environ 2% à 48,5 USD.

L’or et l’argent ont terminé la semaine sur une note stable malgré un regain de volatilité sur les marchés actions. Après une excursion au-delà des 1300 USD, le métal jaune termine la séquence hebdomadaire à l’équilibre à 1283 USD, tandis que l’argent perd un peu de terrain à 16,95 USD.

Peu de changements sont à noter sur le compartiment des métaux industriels et des produits agricoles, dont les performances continuent de diverger. Les métaux de base surperforment largement et sont toujours vivement recherchés, à l’image du cuivre ou encore du zinc qui gagnent respectivement 1,8% et 6,6% à 6460 et 3084 USD. En revanche, les prix des soft commodities demeurent toujours plombés face à l’abondance des récoltes.

Ratio entre l'indice S&P500 et l'Or

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La surperformance du métal doré par rapport aux actions américaines pourrait s'amplifier.
Marchés actions

Areva sort de la cote parisienne.

L’Etat détient plus de 98% du capital de la société Areva, ce qui lui permet de lancer un retrait obligatoire pour le solde auprès des actionnaires minoritaires. Le groupe nucléaire avait fait son entrée en bourse en 1992, ironie du sort pratiquement au même prix que l’OPR actuelle, soit 4.6 euros. Ce fut 25 ans d’un parcours boursier chahuté même si à l’époque il s’agissait de certificat d’investissement sans droit de vote mais avec droit au dividende. Le titre a atteint son zénith en 2007 à 82 euros pour 25 milliards de capitalisation. Dès lors, s’en est suivie une baisse ininterrompue pendant 10 ans, justifiée par les déboires financiers du groupe (voir graphique).

Evolution du titre Areva depuis son entrée en bourse en 1992

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Marché obligataire

L’accalmie persiste sur le marché obligataire. En Europe, les emprunts sur dix ans allemands et français voient leur taux de rendement baisser légèrement, à respectivement 0.39% et 0.68%. Le Portugal affiche une référence au plus bas depuis plusieurs mois à 2.6% alors que l’Etat italien peut emprunter pour 10 ans sous les 2%.
Du coté des Etats-Unis, le TBond se stabilise également sur une zone basse de trois mois à 2.1%.
La normalisation de l’inflation paraît encore bien éloignée.
Marché des changes

L’euro a évolué sans grand changement face au dollar, au terme d’une semaine caractérisée par une nouvelle faiblesse du billet vert, qui cède du terrain sous les incertitudes économiques et politiques aux Etats-Unis. Dernier fait en date, celui de l'annonce du départ dès vendredi du controversé conseiller stratégique de Donald Trump, Steve Bannon, isolant un peu plus le président américain.
Par ailleurs, la monnaie unique faiblit face au franc suisse à 1,135 CHF, mais aussi face au yen à 128 JPY, dans un marché plus favorable aux actifs refuges.
Statistiques économiques

La semaine dernière aux Etats-Unis, les ventes au détail, les inscriptions au chômage, l’indice manufacturier de la FED de Philadelphie et l'indice du Michigan ont battu le consensus. A l’inverse, les permis de construire, les mises en chantier et la production industrielle ont déçu et les stocks de pétrole se sont repliés de 8.9 millions de barils, contre -3 millions attendu.
En Europe, le PIB trimestriel et l‘indice des prix à la consommation sont restés inchangés (respectivement à 0.6% et 1.3%).

Cette semaine aux Etats-Unis, seront dévoilés les indices flash PMI manufacturier et services, les ventes de logements neufs et existants, les stocks de pétrole, les inscriptions au chômage, les commandes de biens durables et enfin, le marché américain clôturera la semaine avec un discours de Janet Yellen, présidente de la FED.
Du côté de la zone euro, sont attendus l’indice ZEW du sentiment économique, les indices flash PMI manufacturier et services, l’indice de confiance des consommateurs et le discours de Mario Draghi.
Le marché actions ressent des doutes

La croissance économique mondiale se porte bien, ce qui permet aux marchés actions (particulièrement les valeurs américaines), d’accomplir des parcours qualitatifs, en performance annuelle. La hausse des indices outre-Atlantique trouva par ailleurs depuis fin 2016, un deuxième pilier avec le programme ambitieux de Donald Trump. Toutefois, à ce jour, l’affaiblissement politique du président américain génère des doutes sur sa capacité à le mettre en œuvre et ouvre, par conséquent, une faille dans l’avancée des marchés actions.
En effet, le caractère chaotique de sa gouvernance menace l’ensemble des projets qui avaient symbolisé sa campagne. Wall-Street marque logiquement le pas, mais pour combien de temps ? La réponse dépendra de l’application ou non de la vaste politique de relance américaine et également du comportement des banques centrales, attentives à la normalisation de l’inflation.